Suzanne
Opéra-comique en trois actes, livret de MM. Lockroy et Cormon, musique de M. Paladilhe, représenté à l’Opéra-Comique le 30 décembre 1878. Quoique la pièce offre quelques scènes intéressantes, la donnée en est trop invraisemblable pour captiver le spectateur. Suzanne est une orpheline élevée chez des paysans dans une ignorance contre laquelle sa nature distinguée réagit au point de vouloir s’instruire à tout prix. Richard, jeune étudiant anglais, la rencontre et, sans en être autrement épris, consent à l’emmener suivre les cours de l’université de Cambridge à la condition qu’elle prendra des habits d’homme et le nom de Claudius. Installés tous deux dans le même logement, Richard ne tarde pas à aimer la jeune fille et à lui déclarer son amour. Celle-ci, effrayée du danger qu’elle court, reprend les habits de son sexe et veut fuir. Dalton, ami de Richard, a découvert son secret ; il prend Suzanne pour une aventurière et la signale comme telle aux étudiants. Richard défend fort mal sa protégée, qui finir par s’échapper de la taverne, au milieu d’une sorte d’orgie. Au bout de quatre années, Suzanne est devenue une tragédienne célèbre. Dalton, qui la reconnaît et veut réparer l’affront qu’il lui a fait dans la scène de l’auberge, lui offre de l’épouser. Il est pair d’Angleterre. Suzanne est disposée à accepter cet honneur. Mais Richard, devenu officier de marine, revient sur ces entrefaites et l’emporte sur son rival dans le cœur de la tragédienne, qui consent à lui donner sa main. Les autres personnages de la pièce sont : la joyeuse servante Eva, le quaker Paterley, un financier boursouflé et ridicule et un petit domestique, dont les auteurs ont tiré un parti assez comique. La partition est meilleure que le livret et a été plus goûtée que les précédents ouvrages du compositeur. Elle renferme de jolis morceaux et a un caractère de fraîcheur et de simplicité que l’on n’attendait plus de l’auteur de l’Amour africain et du Passant. On a surtout remarqué au premier acte : un chœur de paysans, un air de Dalton, une gigue, la romance de Richard : Comme un oiseau posé sur le chemin, dans le second, la romance de Richard, la chanson d’Eva : Si j’étais garçon, un quatuor : Elle est charmante, en vérité ; enfin, dans le dernier acte, un bon trio. Les rôles principaux ont été chantés par Mlle Bilbaut-Vauchelet, Mlle Ducasse ; MM. Nicot et Barré.
Dictionnaire des Opéras. Dictionnaire Lyrique. Félix Clément, 1881
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