Stimulation cérébrale profonde
Technique mise au point à la fin des années 1980 par l’équipe française de Louis Alim Benabib, la Stimulation Cérébrale profonde consiste à stimuler des zones cérébrales profondes sous-corticales, les noyaux gris centraux, à l’aide d’électrodes implantées sur des cibles, déterminées en fonction des symptômes sur lesquels on veut agir. Le noyau sous-thalamique pour la maladie de Parkinson, le pallidum interne pour les dystonies, le noyau ventral intermédiaire du thalamus pour les tremblements essentiels sont actuellement des cibles thérapeutiques homologuées.
Les stimulations sont effectuées par des électrodes connectées par un câble sous-cutané à un générateur électrique délivrant en continu un courant à haute fréquence (80 à 150 Hertz). Les avantages de cette technique sont l’absence de lésion, la réversibilité des effets, ainsi que la possibilité d’ajuster les différents paramètres (fréquence, voltage, durée d’impulsion). La localisation initiale de la cible se fait à partir des atlas et d’une IRM pré-opératoire qui permet de tenir compte de la variabilité individuelle. Il est souvent primordial que cette IRM puisse être réalisée avec le cadre stéréotaxique mis en place. Ces cadres stéréotaxiques, créés à Leksell soit de type Fischer SD, permettent au neurochirurgien de définir les coordonnées de la cible d’implantation des électrodes. Les électrodes de stimulation sont de deux types : l’une temporaire (microélectrode) permet l’enregistrement électrophysiologique des structures neuronales traversées ; l’autre à demeure est légèrement plus grande en terme de surface de contact (macroélectrode) et concerne la stimulation chronique à proprement parler. En post-opératoire immédiat, un scanner 3D offre la possibilité à partir du recalage avec l’IRM pré-opératoire de vérifier le bon positionnement de l’électrode. A distance de quelques jours à quelques semaines de l’intervention chirurgicale, le réglage des paramètres peut porter sur différents aspects : le choix du plot stimulé, la polarité, la fréquence de stimulation, la durée des impulsions et leur intensité. Le risque de complication chirurgicale est de l’ordre de 1 à 2 % pour ce qui concerne les hémorragies intracérébrales et de 3 à 4% pour le risque infectieux. Il est à noter que les infections sont très souvent superficielles. Les équipes neurochirurgicales ont cependant remarqué dès la fin des années 90 un certain nombre de complications de type psycho-comportemental qui ont conduit à proposer aux patients des évaluations psychiatriques répétées. Des cas de manie, de délire, de dépression ou de tentative de suicide ont été rapportées.
Millet Bruno, Vérin Marc, Drapier Dominique in Bulletin de l’Académie nationale de médecine, 2010, tome 194, mars n°3
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