Spondylarthrite ankylosante
Rhumatisme inflammatoire chronique
C’est une maladie de cause inconnue, survenant principalement chez les hommes de 30 à 50 ans. Elle est caractérisée par une polyarthrite de l’articulation sacro-iliaque et des articulations vertébrales. L’évolution se fait vers l’ankylose vertébro-iliaque, qui entraîne non seulement une impotence plus ou moins intense, mais un blocage de la cage thoracique et une limitation des possibilités respiratoires.
"Le groupe des spondyloarthrites (SpA) (anciennement spondylarthropathies) regroupe des rhumatismes inflammatoires chroniques partageant des caractéristiques communes sur le plan clinique et un terrain génétique commun. Le chef de file en est la spondylarthrite ankylosante (SA). Les autres entités de ce groupe sont les arthrites réactionnelles, le rhumatisme psoriasique, les rhumatismes associés aux entérocolopathies inflammatoires (maladie de Crohn, Rectocolite hémorragique), les spondyloarthrites juvéniles et les spondyloarthrites indifférenciées.
D’un point de vue nosologique, on distingue les formes axiales (radiographiques et non radiographiques) et périphériques (articulaires, érosives ou non, et enthésitiques).
Classiquement, elles sont caractérisées par des lombo-fessalgies inflammatoires supérieures à 3 mois avant 45 ans. Ces symptômes traduisent une atteinte inflammatoire des enthèses axiales avec un potentiel ossifiant secondaire. Au niveau périphérique, il peut survenir une atteinte des grosses articulations et des enthèses dont la plus évocatrice est l’atteinte du tendon d’Achille (talalgies inflammatoires).
L’évolution se fait vers un enraidissement progressif axial et périphérique. A terme le handicap fonctionnel est majeur, d’autant plus que ces maladies concernent le plus souvent des individus jeunes.
D’autres manifestations articulaires sont possibles telles que des oligoarthrites asymétriques (genou, cheville…) et des dactylites. Au niveau extra-articulaire, différentes atteintes traduisent le caractère systémique de ces maladies : ophtalmologique (uvéite antérieure aigüe), cardiovasculaire (insuffisance aortique, trouble de la conduction, augmentation du risque cardio-vasculaire), pulmonaire (dysplasie fibreuse des apex et syndrome restrictif), rénaux (amylose, dépôts d’IgA, iatrogénie secondaire aux AINS), neurologique et digestif.
Le terrain génétique commun est attesté par une forte association avec l’antigène HLA B27, par une agrégation familiale et par la possibilité de passage de certaines formes de ces maladies chez un même individu. Dans la population générale caucasienne, la prévalence du HLA-B27 est de 8% et dans la SA elle est de 90% .
La prévalence des SpA est estimée à 0,3% en France dont 0,08% pour la SA. Le sex-ratio est de 1,5 au profit des hommes. L’âge moyen de début est d’environ 26 ans, 80% des patients développent la maladie avant 30 ans et moins de 5% après 45 ans.
Critères diagnostiques
Critères de New-York modifiés : Historiquement le diagnostic de SA repose sur les critères de New York modifiés. Ces critères regroupent des éléments cliniques et radiologiques nécessitant la présence d’une sacro-iliite radiologique. Elle correspond à la lésion radiographique la plus précoce et la plus constante dans cette maladie chez 95% des patients. Dans les formes débutantes de SpA elle apparait avec un délai de 6 à 8 ans. Ces critères sont largement utilisés dans les études cliniques, épidémiologiques et thérapeutiques. Ils sont fréquemment utilisés à visée diagnostique, mais peu performants dans les formes précoces de la maladie, du fait du poids du critère radiologique."
Rémy Ouichka, thèse médecine 2015
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