Spermatogenèse

Ensemble des processus évolutifs qui aboutissent à la formation des spermatozoïdes.
La spermatogenèse se déroule dans les tubes séminifères du testicule, qui contiennent des cellules germinales soutenues par des cellules somatiques (les cellules de Sertoli). Un cycle de spermatogenèse dure 74 jours dans l’espèce humaine ; ce processus transforme les spermatogonies, cellules germinales les plus immatures, en spermatozoïdes, gamètes matures. Chez l’homme, comme chez la plupart des mammifères, la fonction testiculaire dépend de la température. Une fonction normale nécessite une température 2 à 4° en dessous de la température corporelle.

La spermatogenèse est sous le contrôle hormonal de l’axe gonadotrope, qui agit sur les cellules germinales situées dans les tubes séminifères et sur les cellules de Leydig situées dans le tissu interstitiel testiculaire, entre les tubes séminifères. L’acquisition de la mobilité et du pouvoir fécondant des spermatozoïdes est réalisée durant leur transit dans les voies séminales après leur sortie du testicule, principalement dans l’épididyme. Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes sont mis en suspension dans le liquide séminal, qui est synthétisé par les glandes annexes des voies séminales (principalement les vésicules séminales et la prostate). La spermatogenèse peut être altérée à tous les stades de différenciation des cellules germinales, avec pour conséquences une réduction de la concentration et/ou une altération de la morphologie des spermatozoïdes, une altération de la stabilité de la chromatine, des dommages sur l’ADN de leur noyau. Le contrôle hormonal de la spermatogenèse peut être altéré par des toxiques chimiques perturbateurs endocriniens, principalement par une action anti-androgène ou oestrogénomimétique. La mobilité des spermatozoïdes, leur vitalité, l’intégrité de leur ADN, peuvent être altérées par des toxiques présents dans le liquide séminal.

Certains reprotoxiques peuvent exercer un effet transitoire, une récupération des paramètres du sperme restant possible à l’arrêt de l’exposition ; d’autres, ceux qui altèrent les cellules germinales les plus immatures (cellules souches), sont susceptibles d’exercer un effet à long terme, voire permanent.
Parmi ces agents toxiques pour la fertilité on peut trouver :

•   les solvants : les éthers de glycol, le toluène, le trichloroéthylène.
•   le ciment
•   les métaux : les fumées de soudage, le plomb
•   les hydrocarbures aromatiques
•   la chaleur

Il existe bien d’autres agents toxiques et reprotoxiques utilisés dans divers milieux professionnels.
De nombreuses pratiques artistiques chez les plasticiens peuvent exposer à ce risques qui peut d’ailleurs s’étendre aux enfants de pères exposés, Savitz et Chen rapportaient dès 1990 une augmentation des leucémies et des tumeurs du système nerveux central chez les enfants de peintres.
D’après P. Bizet et al. Arch. mal. prof sept. 2010