Sous-Titre
Ce fut, pendant un demi-siècle, une manie, de la part de nos auteurs dramatiques, d’ajouter un second titre, un « sous-titre », comme on disait alors, au titre principal de chacune de leurs productions. Aucune pièce alors ne pouvait décemment se présenter devant le public sans une double appellation, dont, chose singulière ! la seconde était presque toujours la plus significative et la plus intéressante. C’est ainsi, pour en citer quelques exemples, qu’on eut Gulistan ou le Hulla de Samarcande, Gulnare ou l’Esclavage persane, Tout pour l’amour ou Juliette et Roméo, Ossian ou les Bardes, le Trésor supposé ou le Danger d’écouter aux portes, Joconde ou les Coureurs d’aventures, Victorine ou la Nuit porte conseil, Rodolphe ou Frères et sœur, Toujours ou l’Amour d’un fils, Zoé ou l’Amant prêté, Marie ou Trois Époques, Trente ans ou la Vie d’un Joueur, Zampa ou la Fiancée de marbre, Fra Diavolo ou l’Hotellerie de Terracine, etc., Certains auteurs en venaient à se moquer de cette manie, inoffensive assurément, mais quelque peu ridicule, et c’est ainsi que Charrin fit représenter en 1806 une pièce burlesque qu’il avait intitulée de cette façon : Titus ou Savonnette et Toupet ou la Mort du peignoir ou le Repentir de Lahuppe ou les Perruquiers. Cela ne devait pas être sans causer quelque embarras à l’imprimeur de l’affiche !
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885
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