Serpent

Nom masculin

Instrument à vent dont les sons graves, mais trop retentissants, ont quelque chose de dur et de sauvage. Son embouchure est semblable à celle du trombone, et son doigter se rapproche de celui du basson, instrument à anche, dont il est loin d’avoir la mélancolique douceur. Ce sombre instrument n’est digne du lieu saint, auquel il est exclusivement consacré, que dans certaines cérémonies lugubres qui, pour le deuil et l’affliction des familles, ne se renouvellent que trop souvent. Quoi qu’il en soit, le jour où il sera pour jamais proscrit de la maison du seigneur sera mémorable, pour la musique sacrée, un pas de plus fait dans la route du bon goût.
Dictionnaire de musique, Soullier, 1880

 

Instrument à vent que l’on embouche par le moyen d’un bocal. Le serpent est un cornet replié pour le rendre moins long, et pour que les doigts puissent atteindre les trous qui en règlent l’intonation. Ses replis et sa forme lui ont fait donner le nom de serpent. On se sert de cet instrument dans les églises pour soutenir, le chœur, et il était en usage autrefois dans les musiques militaires pour exécuter avec le trombone la partie de contrebasse.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Instrument à vent, en bois recouvert de cuir ou en cuir bouilli, inventé, au XVIe siècle, par Edme Guillaume, chanoine d’Auxerre. Il servait de basse aux cors ; il est à l’unisson des hautbois, il a six trous et quelquefois plusieurs clefs. On s’en servait encore, il y a quarante ans, dans les musiques militaires et dans les églises. Il y en a une grande variété : le serpent militaire, celui de cavalerie, qui permettait de passer le bras et de le maintenir facilement. Il y en eut aussi en fer. Parmi les sculptures du portail de la cathédrale de Strasbourg, on remarque, du côté droit, un joueur de serpent, qu’un sculpteur du XVIIe siècle y sculpta, pour remplacer une statue détruite, qui représentait, sans doute, un autre musicien. Cet artiste ne vit aucun inconvénient d’y mettre un type d’instrument si fort en vogue dans les églises, au XVIIe siècle. La figure ci-contre représente cette intéressante sculpture. Un. autre personnage, jouant aussi du basson, se voit aux boiseries du chœur de l’église de Salival, transférées à l’église des Cordeliers de Nancy. C’est aussi du XVIIe siècle. L’Ophicléide,aujourd’hui abandonné, remplaça le serpent. Une embouchure d’ivoire terminait le tube d’insufflation. Le nom de l’ophicléide vient du grec ophis, serpent, et cléïdes, clefs.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886 


 

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