René Féret

René Féret, réalisateur, scénariste, producteur et acteur français, né le 26 mai 1945 à La Bassée (Nord), est mort le 28 avril 2015 à Paris d'une longue maladie.
Toutes les vies sont singulières, celle de René Féret l'était assurément. Marqué par la disparition de son jeune frère qu'il n'a jamais connu, mais dont il a hérité le prénom avec l'histoire émotionnelle de sa disparition. Le père de René Féret, qui se prénommait également René décède précocement, René Féret a vingt ans et sombre dans une dépression sévère, il fait une tentative de suicide. Il est interné de longues semaines en hôpital psychiatrique. Il commence une carrière d'acteur, mais rapidement il va se consacrer à la réalisation.
Son premier film relatera cette expérience de l'internement, sera salué par la critique et estimé par Michel Foucault. Il obtiendra le prix Jean Vigo, ainsi qu'une avance sur recette. Son deuxième film sera sélectionné au Festival de Cannes, et rencontrera le public avec 500 000 entrées.
Il dira lors d'un entretien au Monde en 2003 : « L’asile a été mon école de cinéma, et la réalisation une sorte de thérapie. La création a pris chez moi la place de la folie ». Souvent la vie réelle va s'entrechoquer avec la vie au cinéma et ouvrir un espace de création intimiste. Sa carrière de réalisateur subira aussi des hauts et des bas, des succès d'estime, quelques rares succès de réalisateur et des échecs économiques sévères.
Ces échecs finalement auront conforté une démarche d'artisan, de réalisateur indépendant, suffisamment rare aujourd'hui pour que cela mérite d'être souligné.

En 2008, il tourne Comme une étoile dans la nuit (2008) qui confronte de manière déchirante un jeune couple amoureux à la maladie mortelle qui s'invite chez eux.
En 2010, il tourne Nannerl, la soeur de Mozart.
En 2013 il tourne Simon avec Gregory Gadebois, l'histoire d'un chanteur d'opéra père d'un garçon autiste
Son dernier film Anton Tchekhov 1890 venait de sortir le 18 mars 2015 ; il relate a vie de l'écrivain qui, à l'âge de 29 ans, décide de tout abandonner pour aller témoigner de la réalité de l'enfermement des bagnards dans l’île de Sakhaline.

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