Nattier
Famille de peintres français du XVII° siècle et du XVIII° siècle.
Elle est représentée par les artistes suivant :
- Marc Nattier père, portraitiste, né et mort à Paris (1642-1705). Il paraît être sorti de l’atelier de Claude de Le Fèvre, et fut reçu à l’Académie en 1676. Ses peintures sont rares et mal identifiées.
- Jean-Baptiste Nattier, peintre d’histoire et fils du précédent, né à Paris en 1684, mort par suicide à la Bastille en 1726. Il fut reçu membre de l’Académie en 1712 ; compromis dans une scandaleuse affaire de mœurs, il se coupa la gorge en prison. Selon Mariette, Jean-Baptiste Nattier avait dessiné une partie des Rubens de la galerie du Luxembourg pour la grande entreprise de son frère, autorisé avant 1795 à les reproduire et à les faire graver. Ses œuvres sont consciencieuses mais froides.
- Jean-Marc Nattier portraitiste, fils de Marc Nattier, né et mort à Paris (1685-1766). Il se fit agréer à l’Académie en 1715. On lui demanda pour sa réception un plafond d’Apollon protecteur des arts dont il peignit et présenta l’esquisse, mais la compagnie se ravisa. Son élection ne put avoir lieu qu’en 1718, après l’exécution de son médiocre tableau, à la manière de Raoux, de Phinée changée en pierre (musée de Tours). Dans l’intervalle le tsar Pierre le Grand, l’avait appelée en Hollande pour y peindre divers portraits de son entourage et une Bataille de Pultawa. Des invitations pressantes à se rendre en Russie lui furent adressées en vain par le souverain russe, en 1717, après son séjour à Paris. Une note du « Mercure de France » 1721 nous le montre sans doute à court d’argent, associé à Watteau pour dessiner les plus beaux tableaux du roi et du régent, à l’intention d’un vaste recueil préparé par Crouzat le jeune. En 1734, le chevalier d’Orléans, fils du régent et grand prieur du Temple lui accorda la succession de Jean Raoux, son peintre avec un logement au Temple. Dès lors, le succès lui resta fidèle, sauf en son extrême vieillesse. L’œuvre de Jean-Marc Nattier est considérable, mais incomplètement connue. On a des raisons de croire qu’il avait produit des tableaux de bataille mêlées d’allégories ; ils sont perdus ou égarés. Beaucoup de ses portraits ne nous sont connus que par des estampes où de simples mentions ; il avait exposé, en 1725, à l’exposition en plein vent de la place Dauphine (Paris), une effigie de Maurice de Saxe. Au salon du Louvre en 1737, on voyait de lui une allégorie de la Justice, empruntée à une suite de figures allégoriques décorant la grande salle du Temple. Au Salon de 1738, c’était le Grand Prieur commandant sur un port de mer. Puis viennent en nombre infini des portraits de grandes dames, de princesses, de favorites, etc. représentées sous des costumes mythologiques. La grâce et la distinction font le prix de ces peintures, mais la fadeur n’en est pas toujours absente. Jean-Marc Nattier a donné aussi quelquefois, es portraits non mythologiques ; par exemple, l’admirable Marie de Leczinska en négligé et son propre portrait avec sa famille, autour du clavecin, peinture datée de 1730. L’artiste atteint d’hydropisie en 1762, dut vendre son cabinet de curiosités et connut toutes les amertumes de la décrépitude. Il était professeur à l’Académie depuis 1752.
Les trois filles de Nattier avaient épousé, deux d’entre elles les peintres Challe et Tocqué, la troisième Brochier, secrétaire d’ambassade. Réduit à un état voisin de la misère, ayant échoué à obtenir une pension qu’il avait sollicitée le 27 juin 1754, ressentant les premières atteintes du mal qui le retint au lit pendant les quatre dernières années de sa vie. Vieux, pauvre et malade, Nattier fut recueilli par son gendre Challe, chez lequel il mourut.
N. Nattier, fils de Jean-Marc, après quelques succès à l’école académique, son père l’envoyait à Rome en 1753, et il s’y rendait avec la suite de Madame infante, N. Nattier fit preuve d’un assez mauvais caractère et de peu d’assiduité au travail. Il se noya en se baignant dans le Tibre (1754). On n’a aucune œuvre de lui.
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