Musette

Instrument de musique à vent et à anche, composé d’une peau de mouton

s.f.
Sorte d’air convenable à l’instrument de ce nom, dont la mesure est à deux ou trois temps, le caractère naïf et doux, le mouvement un peu lent, portant une basse pour l’ordinaire en tenue ou point d’orgue, telle que la peut faire une musette, et qu’on appelle à cause de cela basse de musette. Sur ces airs on forme des danses d’un caractère convenable, et qui portent aussi le nom de musettes.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767

 

Instrument de musique à vent et à anche, composé d’une peau de mouton de la forme d’une vessie, de chalumeaux, d’un bourdon, de plusieurs anches et d’un soufflet. Cet instrument a été fort en usage en France, vers le milieu du XVIIIesiècle. On appelle aussi musette un air convenable à l’instrument de ce nom, dont la mesure est ordinairement à 6/8, le caractère naïf et doux, le mouvement un peu lent, et soutenu par une basse en pédale.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Voyez Airs à danser.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


En anglais, Bag-Pipe ; en italien, Musetta ; en allemand, Sackpfeife ou Dudelsach. Instrument à réservoir d’air et à anche battante à double languette, qu’il ne faut pas confondre avec la cornemuse qui, elle, ne contient pas de petits soufflets comme la musette ; celle-ci possède un bourdon avec des trous bouchés par des chevilles if ivoire ou de bois, appelées layettes. On l’a désignée sous les noms de mose, chevrette estive. L’invention de la musette remonte, dit-on, aux Lydiens ; cet instrument se compose : d’une peau s’enflant à l’aide da soufflet qui y est attaché ; d’un bourdon portant quatre anches sur un cylindre dont on ouvre ou ferme les trous ou rainures ; enfin, d’un ou de deux chalumeaux. Celui-ci porte onze trous. Le bourdon a cinq tons différents. Le timbre est plus doux que celui de la cornemuse. Il y a des musettes sans clef, à six et à huit clefs. Le tuyau insufflateur fournit le vent à l’outre. et le soufflet est manœuvré par le bras. Parmi les plus célèbres joueurs de musette du XVIIe siècle, le Père Bonanni cite le fameux Todin. La musette rustique, en usage encore dans le Gers, est un hautbois sans clef, dont les trous sont percés au feu ; elle n’a dans ce cas, ni soufflerie ni outre de peau. Cet instrument est presque toujours en sol. C’est aussi le nom d’un des registres de l’orgue, imitant le timbre de la musette.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886

 

musette de Borjon

Instrument de musique d’un caractère champêtre, qu’on a trop souvent confondu avec la cornemuse ; voilà pourquoi nous avons voulu réunir dans le même article l’explication de ces deux termes, afin de bien montrer les points de ressemblance et de dissemblance qui existent entre ces deux instruments. L’outre de la cornemuse est insufflée par la bouche, celle de la musette au moyen d’un soufflet placée sous le bras gauche de l’exécutant. Le bourdon de celle-ci est percé de plusieurs trous bouchés par des chevilles de bois ou d’ivoire, appelées layettes, dont on ouvre à volonté la tonique et la dominante du ton dans lequel on veut jouer. Les figures 1 et 2 montrent la musette dite de Borjon avec son soufflet ; elle est ainsi désignée parce qu’elle se trouve dessinée en tête d’un traité de la musette écrit par un grave avocat au parlement, Emmanuel Borjon de Scellery, né à Pont-de-Vaux en Bresse en 1632 et mort à Paris en 1691. Ainsi donc l’instrument de musique que montre notre figure est, selon toute apparence, du XVII° siècle, peut-être même du XVI° siècle, car le volume in-4° de Borjon imprimé à Lyon en 1672 (illustration, musette de Borjon).

Quatre parties essentielles entrent dans la composition de cet instrument, beaucoup plus soigné et beaucoup plus fin que la cornemuse.

  • Le soufflet, qui remplace le souffle humain, s’attache au moyen de cordons sur la hanche droite de l’exécutant, qui donne le vent en ouvrant ou en fermant le soufflet avec son bras droit.
  • Le second organe est le réservoir, qui distribue le vent dans les différentes parties de l’instrument ; il est fait d’une peau de mouton qui communique avec le soufflet au moyen du porte-vent. Une soupape laisse entrer l’air, mais ne le laisse sortir que par le bourdon.
  • Le chalumeau, la troisième partie de la musette, est percé de huit trous, dont sept sur le devant (on les aperçoit sur la figure) et sur le côté opposé. Le chalumeau est la partie essentielle de la musette; il est destiné à jouer la partie mélodique. Enfin la quatrième partie est le bourdon, c'est-à-dire le cylindre percé dans toute sa longueur d'ouvertures parallèles et fermées par les layettes, dont nous avons parlé en commençant.

Dictionnaire de l'art, de la curiosité et du bibelot. Ernest Bosc 1883 


 

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