Muance
Nom féminin
(du latin mutare, changer).
Changement d’une note en une autre. Au moyen âge, au Xième siècle, le moine Gui d’Arezzo imagina un système d’enseignement musical d’où naquirent les six syllabes ut, ré, mi, fa, sol, la, pour donner un nom aux notes. Comme il y avait sept notes différentes dans une octave, et que la septième n’avait pas reçu de nom, il fallait nécessairement répéter le nom de quelque note quand la mélodie allait au-delà des six notes qui seules avaient reçu un nom. On avait donc recours à un système appelé : système des muances, consistant à faire tomber toujours les syllabes mi-fa sur les deux degrés formant un demi-ton. Dans ce système, les notes changeaient souvent de noms, et appelait cela : faire la muance.
Ce système fut abandonné au milieu du XVIIe siècle, époque à laquelle la syllabe si fut ajoutée aux six syllabes de la gamme de Gui d’Arezzo, pour donner un nom à la septième. De cette manière, la septième note de la gamme se trouvant nommée, les muances devinrent inutiles. (V. propriétés.)
Dictionnaire de musique, Rougnon, 1935
s.f.
On appelle ainsi les diverses manières d’appliquer aux notes les syllabes de la gamme selon les diverses positions des deux semi-tons de l’octave, et selon les différentes routes pour y arriver. Comme l’Arétin n’inventa que six de ces syllabes, et qu’il y a sept notes à nommer dans une octave, il fallait nécessairement répéter le nom de quelque note ; et cela fit qu’on nomma toujours mi fa ou fa la les deux notes entre lesquelles se trouvait un des semi-tons. Ces noms déterminaient en même temps ceux des notes les plus voisines, soit en montant, soit en descendant. Or, comme les deux semi-tons sont sujets à changer de place dans la modulation, et qu’il y a dans la musique une multitude de manières différentes de leur appliquer les six mêmes syllabes, ces manières s’appelaient muances, parce que les mêmes notes y changeaient incessamment de noms. (Voyez Gamme.)
Dans le siècle dernier on ajouta en France la syllabe si aux six premières de la gamme de l’Arétin. Par ce moyen, la septième note de l’échelle se trouvant nommée, les muances devinrent inutiles et furent proscrites de la musique française ; mais chez toutes les autres nations, où, selon l’esprit du métier, les musiciens prennent toujours leur vieille routine pour la perfection de l’art, on n’a point adopté le si : et il y a apparence qu’en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, les muances serviront longtemps encore à la désolation des commençants.
Muances, dans la musique ancienne (Voyez Mutations.)
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767
Changement du nom des notes dans l’ancienne solmisation, lorsque le chant sortait des bornes de l’hexacorde. Depuis l’adoption de la note si qui complète la gamme on ne se sert plus des muances.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
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