Mariotte (Antoine)

Comme Albert Roussel, Antoine Mariotte est venu de la marine à la musique. Né en Avignon (1875), il perdit très tôt son père originaire de Lorraine, et fut élevé à Saint-Etienne, pays de sa mère. Il fut reçu à l’Ecole navale en 1891, à quinze ans et demi, et en sortit deuxième de sa promotion. Il s’ennuya cependant démesurément sur le Borda, y fit, pour se distraire, de la poésie, de l’aquarelle, de la musique, qui, de plus en plus l’attira.
Il fut campagne sur le Forfait, dans les mers de Chine, s’enthousiasma pour le Japon, en rapporta ses Kakémonos, à l’état d’esquisses, puis revint en Méditerranée. Sur le Marceau, puis sur le Magenta, il put avoir enfin un piano. Un congé de six mois, obtenu au retour, lui donne l’occasion de suivre comme auditeur la classe de Widor ; une prolongation lui permet d’entrer à la Schola, et le congé expiré, il démissionne, sentant que la musique décidément l’appelle.
Professeur de piano, organiste à Sainte-Marie, Antoine Mariotte trouve le temps de composer une opérette, Armande, et surtout de travailler à l’ouvrage dont il a conçu l’idée en 1896 – une Salomé sur le texte d’Oscar Wilde. Nommé professeur de piano au conservatoire de Lyon, le théâtre de cette ville monte Salomé. La pièce poursuit sa carrière à Nancy, au Havre, à Marseille, à Prague. Elle est donnée à Paris avec Lucienne Bréval, en 1910. Trois ans plus tard, à Lyon, Mariotte fait représenter son deuxième grand ouvrage, le Vieux Roi, tragédie lyrique sur un livret de Remy de Gourmont, qui tomba dès la quatrième représentation. En 1925, l’Opéra donnait la première d’Esther, princesse d’Israël, sur un livret d’André Dumas et S. Charles-Leconte, œuvre puissante, d’un orientalisme plus barbare que celui de Salomé, œuvre de sincérité et qui montre un Mariotte dont le tempérament va se révéler encore plus nettement dans Gargantua (Opéra-Comique, 1935). LA riche truculence de cet ouvrage, plein d’heureuses trouvailles – telles que le motet du premier tableau, admirablement écrit pour les voix – en fit le succès. Dans une opérette Léontine sœurs, Mariotte affirma ses dons comiques (1934). Au concert, ses Impressions urbaines (d’abord écrites pour le piano et ensuite orchestrées) ont retrouvé l’accueil des Kukémonos, de sa Sonate pour piano, de ses Sonatines d’automne, de son trio pour instruments à vent avec accompagnement de quatuor à cordes (En montagne), de ses Cinquantes Canons expressifs, de ses Poèmes de pitié.
Il est mort en 1944.


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