Marie Antier

Actrice de l’opéra

Actrice de l’opéra, née à Lyon en 167, morte à Paris en 1747. Sa voix la décida au parti qu’elle prit. Elle débuta à l’opéra en 1711 et charma d’abord tout le monde par la beauté et l’étendue de ses sons, quoiqu’elle ignorât absolument la musique. S’étant ensuite formée sous la demoiselle qui l’aimait et qui crut pouvoir en faire un grand sujet, elle parvint à un degré de perfection qui la fit admirer pendant près de trente ans dans les rôles majestueux de divinité, de princesse et de magicienne.

Il est vrai que tout contribuait à ses succès. A une voix admirable, elle joignait une taille élevée et bien prise, une physionomie noble, fière, et imposante, telle qu’il convient dans les rôles dont elle était chargée.

Elle eut l’honneur de représenter les premiers rôles dans tous les ballets où Louis XV dansa à Paris dans son château des Tuileries, comme dans celui de Cadénio, au mois de Novembre 1720, des Eléments, le 22 Décembre 1722, etc. Cette actrive eut encore l’honneur de chanter dans des divertissements où le roi, les princesses, les dames et les seigneurs de la cour chantaient aussi à Rambouillet, à l’occasion des fêtes qui étaient données par le comte et la comtesse de Toulouse. La demoiselle Antier reçut souvent des marques de distinction particulières de la part du roi et de la reine, dont elle était pensionnaire de sa musique. Cette princesse la gratifia à son mariage en 1726, d’une tabatière d’or enrichie de diamants, avec le portrait de Sa Majesté.
On rapporte que la première fois que le maréchal de Villars vint à l’opéra, après l’affaire de Dénain en 1712, la demoiselle Antier, faisant le rôle de la Gloire dans le prologue de l’opéra d’Armide, lui présenta, dans les balcons du théâtre où il était, une couronne de laurier et que le lendemain ce maréchal lui envoya une belle tabatière d’or.

La même chose se pratiqua pour le maréchal de Saxe, à son retour de la campagne de 1745. Ce général étant dans les balcons de l’opéra, la demoiselle de Metz, nièce de la demoiselle Antier, représentant la Gloire dans le prologue du même opéra d’Armide, lui présenta aussi la couronne de laurier, que sa modestie ne lui permit d’accepter qu’avec beaucoup de peine ; et ce maréchal aussi généreux que grand guerrier, envoya le lendemain à la demoiselle de Metz pour dix mille livres de diamants. La demoiselle Antier quitta le théâtre en 1741, avec une pension de quinze cents livres, et mourut au magasin de l’opéra, rue Saint Nicaise, oùù elle avait un appartement.

Dictionnaire des artistes ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs. Ouvrage rédigé par M. l'Abbé de Fontenai. 1776


 

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