Maquillage
Mot d’argot théâtral. Action de se maquiller, de faire sa figure (Voyez ces mots). Pour les hommes, c’est généralement l’art de se vieillir, de se rendre laid ou ridicule ; pour les femmes, c’est bien plutôt l’art de s’embellir, et d’aucunes y réussissent avec le plus grand succès. On raconte que Mlle Guimard, la célèbre danseuse de l’Opéra, dut à cet art le moyen d’être toujours jeune et de paraître, pendant tout le cours de sa longue carrière, exactement ce qu’elle était au temps de ses débuts ; elle avait, datant de cette époque, un portrait qui la représentait dans tout l’éclat et la fraîcheur de sa jeunesse. Ce portrait, placé dans sa loge, lui servait de modèle lorsqu’elle se disposait à paraître en scène ; elle s’était accoutumée à le copier grâce à l’aide de tous les procédés en usage pour ce genre de toilette, et son expérience était devenue telle que, ayant beau vieillir, elle trouvait moyen de faire refleurir sur son visage les grâces de son printemps. On assure qu’elle resta jeune ainsi, pour le public, jusqu’au jour de sa retraite. Mais il est probable que l’opération devait exiger un temps considérable.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885
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