Manteau d’Arlequin
C’est la grande draperie peinte, presque toujours de couleur rouge, qui délimité l’ouverture de la scène et encadre, en quelque sorte, le rideau d’avant-scène. Quelques écrivains, peu au courant de l’histoire du théâtre, ont affirmé gravement que ce nom de manteau d’Arlequin avait été donné à cette partie immobile de la décoration parce qu’Arlequin avait coutume de faire toujours son entrée en scène par cet endroit, ce qui eût été parfaitement ridicule et souvent impossible au point de vue des exigences de l’action. La vérité est qu’Arlequin venait souvent se montrer au public en se glissant entre cette draperie et le rideau, mais dans les entractes et lorsque celui-ci était baissé, quand il lui prenait la fantaisie, comme cela arrivait très souvent au dix-huitième siècle, de venir s’entretenir avec les spectateurs, soit qu’il vînt leur faire connaître le spectacle du lendemain, soit qu’il eût à leur faire une annonce relative au service du jour, soit qu’il voulût simplement les égayer par quelques plaisanteries et quelques lazzi qui lui étaient familiers et qui étaient toujours bien reçus, surtout lorsqu’ils venaient d’un Thomassin ou d’un Carlin, artistes chéris du public. Puis il s’en retournait par le même chemin. De là le nom de « manteau d’Arlequin ».
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885
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