Malipiero (Gian Francesco)

Né en 1882, mort en 1973, compositeur italien, à fait des études musicales à Venise où il est né, puis à Vienne. A Paris, où il vient en 1913, il découvre Debussy, Ravel et Stravinski. Ces influences, combinées, à l’étude des maîtres italiens, notamment Monteverdi et Cavalli, sont déterminantes pour la formation de son style. Malipiero prend une influence considérable sur la vie musicale de l’Italie de l’après-Première Guerre mondiale en luttant contre les outrances du vérisme et du mélodrame pour retrouver la sobriété, la gravité expressive de la grande tradition de la Renaissance italienne. De 1939 à 1952, il est directeur du Conservatoire de Venise, où il a notamment pour élèves Luigi Nono et Bruno Maderna. L’œuvre de Malipiero est d’une abondance surprenante : neuf symphonies, des concertos, des ballets, de la musique de chambre et de la musique chorale, de nombreux ouvrages lyriques. Son style évolue d’une écriture harmonique, proche de la tonalité mélangée de modalité, à de libres emprunts au dodécaphonisme qu’il pratiquera dans ses dernières partitions mais sans jamais plier vraiment à un système ; c’est un style de synthèse mélangeant des langages différents, où se retrouvent les échos de l’impressionnisme français, de l’atonalisme de Bartók , aussi bien que du symbolisme des poèmes symphoniques, du récitatif de la grande école vénitienne, ou de l’archaïsme d’un D’Annunzio. Dans ses premières œuvres théâtrales, il recherche l’expression sobre et directe d’une situation dramatique : les Sette Canzoni (sept moments dramatiques tirés de poèmes italiens des XIIIe, XIVe et Xve siècles), Torneo notturno et le Tre Commedie goldoniane illustrent cette première période. Puis Malipiero introduit dans ses ouvrages lyriques des éléments descriptifs visant à la création d’atmosphères sonores. Dans Antonio e Cleopatra (1936-1937), il emploie airs, récitatifs, dialogues, parlando rythmé, mais de chœurs ; cet opéra, encore proche de la tonalité, est un exemple de l’expressionnisme dramatique propre au compositeur. Une œuvre pour baryton et orchestre, de 1962, dont le titre est un jeu amusant sur le mot « abracadabra », est représentative du style tardif de Malipiera : forme plus rigoureuse, emploi d’éléments contrapuntiques, construction en panneaux successifs et contrastés, écriture vocale qui s’apparente assez à celle du Wozzeck d’Alban Berg.
N. Lachartre Encyclopédie universalis 2005


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