Madrigal

Terme de musique vocale.
1. Genre lyrique et musical introduit par l’Ars Nova, au XIVème siècle (chant profane, a cappella, à deux ou trois voix)
2. Au XVIème siècle : chanson profane brève (7 à 11 vers), pour plusieurs voix polyphoniques.

 

Sorte de pièce de musique travaillée et savante, qui était fort à la mode en Italie au seizième siècle, et même au commencement du précédent. Les madrigaux se composaient ordinairement, pour la vocale, à cinq ou six parties, toutes obligées, à cause des fugues et dessins dont ces pièces étaient remplies ; mais les organistes composaient et exécutaient aussi des madrigaux sur l’orgue ; et l’on prétend même que ce fut sur cet instrument que le madrigal fut inventé. Ce genre de contre-point, qui était assujetti à des lois très rigoureuses, portait le nom de style madrigalesque. Plusieurs auteurs, pour y avoir excellé, ont immortalisé leurs noms dans les fastes de l’art : tels furent entre autres, Lucas Marentio, Luigi Prenestino, Pomponio Nenna, Tommasse, Pecci, et surtout le fameux prince de Venosa, dont les madrigaux, pleins de science et de goût, étaient admirés pour tous les maîtres, et chantés par toutes les dames.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767

 

Sorte de pièce de musique travaillée et savante, qui était fort à la mode en Italie au seizième siècle. Les madrigaux se composaient pour les voix, à trois, quatre, cinq, six et même sept parties, toutes obligées, à cause des imitations et dessins dont ces pièces étaient remplies. Le style madrigalesque tient de la fugue, sans lui ressembler entièrement. La différence la plus essentielle consiste en ce que, même dans les madrigaux à voix seule, qui sont les plus sévères de tous, on prend des licences que la fugue proprement dite ne comporte pas. On donne au chant des tournures légères et animées, et l’on suit le sentiment et l’expression des paroles, ce qui ne s’observe pas dans la fugue. La composition des madrigaux remonte à la plus haute antiquité. Les maîtres de l’école flamande s’y sont distingués ; mais les auteurs qui ont atteint la perfection de ce genre sont : Adrien Willaërt, Palestrina, Luca Marenzino, Monteverbe, le prince de Venouse, enfin A. Scarlatti. Lotti, B. Marcello, Durante, Steffani ont excellé dans le madrigal accompagné, qui comporte plus de liberté que l’autre, à cause de la basse continue qu’on y ajoutait, mais qui exige, à raison de cela beaucoup plus d’expression.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


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