Madame Turlupin
Opéra-comique en deux actes, livret de MM. Cormon et Grand-vallet, musique de M. E. Guiraud ; représenté au théâtre de l’Athénée, le 23 novembre 1872. Les auteurs de la pièce ont imaginé un Turlupin tout autre que celui de la tradition. Il tient plutôt de l’arlequin sensible et bon de M. De Florian, que du joyeux compagnon de Gaultier-Garguille et de Tabarin. Le pauvre comédien doit de l’argent à l’aubergiste, et défend sa femme contre les entreprises du capitaine Rodomont. Mme Turlupin, par ses stratagèmes, réussit à assurer la recette de la troupe et à berner l’audacieux galantin. La pièce est faible, et les moyens scéniques surannés. La musique en a fait un fort joli opéra-comique ; nous ne sommes pas gâtés sur ce point. Les scènes lyriques sont tellement encombrées de méchants ouvrages, que celui-ci a été accueilli avec une vive satisfaction par les gens de goût. La partition du Kobold (voyez ce mot) m’avait fait espérer que le compositeur prendrait rang parmi les maîtres ; car, dans la pléiade des musiciens qui ont remporté le prix de l’Institut, c’est à mon avis celui qui écrit le mieux ; mais il faut qu’il se montre difficile sur le choix de ses livrets. Je signalerai dans l’opéra de Mme Turlupin l’ouverture, dont l’instrumentation est d’une sonorité charmante, sobre et élégante ; les couples : Enfants de la balle, et le chœur de la retraite qui termine le premier acte. L’entracte est une petite symphonie, écrite avec une délicatesse et une clarté qui dénotent un travail aussi intelligent que consciencieux. Je goûte peu la scène du Printemps, et, dans le reste de l’ouvrage, je n’ai remarqué de saillant que la romance et un petit trio. Cet opéra a été chanté par Lepers, Girardot, Lemaire, Galabert, Mlles Daram et Fain.
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