Kpoklé

Ocarinas, type d’instrument de musique de la famille des aérophones par souffle dans lequel on trouve le Kpoklé.
Les ocarinas kpoklé sont empruntés au règne végétal. Pour fabriquer ces instruments, les Gban utilisent la coque séchée d’un fruit kpakpa (dont la grosseur ne dépasse pas celle d’une orange), évidé de sa pulpe. De forme ovoïde, cet instrument est muni d’une embouchure à l’une des extrémités et d’un trou presque latéral faisant office de trou de modulation qui, pendant le jeu, est bouché avec le pouce ou libéré. De forme ronde, cette embouchure a un diamètre d’environ 3 cm.
Selon B. Söderberg, cet instrument peut donner deux tons. Traditionnellement, les kpoklé se jouent par triplettes dont l’ordre d’entrée dans la musique traditionnelle gban est le suivant :

  • kpoklé ko ou instrument mâle, donne toujours le ton ;
  • kpoklé daha dian ou instrument médian, joue le plus souvent une mélodie semblable à celle jouée par le troisième instrument ;
  • kpoklé da ou instrument femelle.
Kpoklé

Accessoires musicaux entre les mains des chasseurs, les kpoklé se jouent en diverses circonstances : pour marquer le départ à la chasse, au retour d’une chasse fructueuse (dans ce cas ce sont les propriétaires du filet « chanceux » qui jouent de ces instruments), pour parader au village après une chasse fructueuse. Comme instruments de chasse, les kpoklé jouent une musique purement instrumentale sans accompagnement.
Les kpoklé interviennent aussi lors des fêtes ou cérémonies de mariages lèbèlé. À cette occasion, le son des kpoklé retentit juste après la formule rythmique blé lé ko ko jouée sur le tambour lèbè môkoun ou léê môkoun ou lèbè yèbè, par l’ami intime du futur marié. Tout un cérémonial est alors organisé pour aller chercher ces instruments rangés au même endroit que le filet de chasse gbintinkè ou sowi (de la famille du futur marié). Une fois que les amis du marié ont pris les kpoklé, ils font une procession à travers le village. Après ce tour du village, on dépose les instruments sur la tête du filet gui bo ou sowi bo.
De par leur forme sphérique, certains organologues désignent cette Catégorie d’instruments par le terme de flûtes globulaires.
Quant à la répartition géographique des ocarinas en Afrique, Struck (cité par B. Söderberg34) a démontré qu’ils se rencontrent sur une bande de l’est vers l’ouest, s’étendant sur la partie équatoriale du contient et surtout dans le bassin du Congo (toutefois, certains auteurs comme Kirby ont révélé l’existence de ces instruments chez les Thonga en Afrique du Sud).
Aka Konin, Guirard Gustave. Les instruments de musique de la région centre-ouest de la côte d’ivoire (Gban)


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