Jenkins (Leroy)
Violonistes de Jazz américain, né le 11 mars 1932 à Chicago dans l’Illinois. Diplômé de l’A&M University de Thallahassee en Floride. Il a été également enseignant à Mobile dans l’Alabama (1961-1965). Il rejoindra Anthony Braxton au sein de l’Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM). Il va avec Anthony Braxton, le trompettiste Leo Smith, et le batteur Steve McCall, réunis sous le signe Créative Construction Company Company of Chicago, il découvre l’Europe notamment à Paris en 1969 et enregistre pour Big. En 1970, il crée le Revolutionary Ensemble (avec Sirone et Jerome Cooper) qui va révoltionner le free. Il devient une figure emblématique de la « new thing », il va travailler avec Muhal Richard Abrams, ornette Coleman, Albert Ayler, Archie Schepp, Rahsaan Roland Kirk, Cecil Taylor, Don Cherry. A la tête d’un big band free on joue Braxton, Dewey Redman, Dave Holland et Joseph Bowie il va enregistrer « For players Only ».
Après quelques années de silence, on va le retrouver en 1984, avec un groupe harmonique, Sting (Urban Blues. Il sera la tête d’affiche du festival Son d’hiver en 2005.
Il est mort d’un cancer du poumon à l’âge de 74 ans le 24 février 2007. Il a profondément transformé l’usage de l’instrument en bouleversant les critères esthétiques. Rares furent avant Jenkins, les violonistes noirs. (Stuff Smith dans les années 30, Claude Williams chez Jay McShann, Ray Nance, également trompettiste chez Duke Ellington. Dans les années 70, de nombreux jazzmen noirs réhabilitent le violon, Ornette Coleman, Alan Silva, Billy bang et Lenoir Jenkins vont développer avec succès le jeu à cet instrument malgré les préjugés des industriels de la musique. Pour autant L. Jenkins aura des difficultés à bien vivre de son activité musicale. Il dira dans ces débuts « je ne prétends plus être artiste, parce qu’au final ça me coûte trop cher. Être musicien, c’est déjà lourd. Être noir, c’est encore pire. Alors être artiste et noir ça devient carrément compliqué. Je ne peux pas faire abstraction de la couleur de mon épiderme, mais je peux taire mes ambitions artistiques. Maintenant je dis que je suis venu à New-York pour faire du poignon. J’aimerais bien devenir célèbre, mais la célébrité ne rime pas à grand-chose lorsqu’on est fauché. L’exemple d’Ornette Coleman est significatif. Vous avez beau être célèbre, si le côté financier ne suit pas, vos amis vous tournent vite le dos et votre proprio vous met dehors ».
D’après Libération, Vendredi 2 mars, 2007
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