Eric Clapton et comportements addictifs
Alcool, drogues, dépendance
L’initiation précoce d’un adolescent timide
Clapton est adolescent est raconte comment ses comportements se sont mis en place : "Je finis par me mettre dans la tête que le meilleure moyen d’attirer l'attention était de se soûler régulièrement, comme si d’une manière ou d’une autre, je devenais plus intéressant ou plus viril… Quand je sortais le soir à Kingston, je buvais jusqu’à dix pintes de Mackeson milk stout, une bière brune, suivies par du rhum-cassis, gin tonic ou gin et orange. J’essayais d’arrêter juste avant de tomber dans les pommes, mais, invariablement, je finissais par être malade comme un chien et vomir tripes et boyaux. Inutile de dire que cette méthode de séduction échoua misérablement.
De l’usage à l’accoutumance
En 63, il signe son premier contrat pour jouer avec Yardbirds, il joue de la guitare solo. Les tournées se succèdent, en 64 ils ont fait plus de deux cents concerts. Clapton s’achète sa première Gibson (Es 335 rouge cerise). Il quittera ce groupe pour les Bluesbreakers, et il commence à avoir du succès. En 65 il monte avec des amis un groupe, qui s’appelera les Glands le saxophoniste est un médecin nommé Bernie Greenwood. C’est une période d’accoutumance à l’alcool et à la marijuana. Il fume par ailleurs beaucoup de cigarettes "j’ai continué à fumer pendant trente ans, avant d’arrêter à l’âge de quarante-huit ans, alors que j’en étais à peu près à trois paquets par jour".
L’expérience du LSD
"En 1967, Londres est en pleine effervescence…A cette période il fréquente souvent le Speakeasy, sur Margaret Street, un club de musiciens… Ce fut au Speakeasy, vers cette époque, que j’eus mon premier trip au LSD. J’étais au club avec ma copine Charlotte quand les Beatles sont arrivés avec un acétate de leur dernier album, Sergeant Pepper’s Lonely Heart Club Band. Peu à près l’arrivée des Monkees, Mickey Dolenz a commencé à faire circuler des pilules qu’il affirmait être des STP. Je n’avais pas la moindre idée de ce que c’était, mais quelqu’un expliqua que c’était de l’acide superfort, qui ferait effet pendant plusieurs jours. On a tous pris, à part Charlotte qui, avions nous décidé tous les deux, devait rester sobre en cas d’urgence, et, peu après, George a donné l’acétate au DJ pour qu’il le passe. Je suis resté défoncé pendant trois jours entiers. Je ne pouvais pas dormir et j’avais les hallucinations… Sans l’aide de Charlotte, je serais sûrement devenu fou. J’avais l’impression de voir à travers un écran en verre barbouillé d’hiéroglyphes et d’équations mathématiques, et je ne pouvais pas manger de viande parce qu’elle prenait la forme d’un animal. Pendant un temps je me suis demandé si l’effet allait se dissiper.
Des cocktails de plus en plus toxiques
En 67 le succès et bien là, la drogue aussi. Il habite à San Francisco, "c’était à l’époque le berceau de la culture de la drogue. Je pense que Bill fermait plus ou moins les yeux sur ce que nous prenions à l’époque, et dans la mesure où on ne mettait personne d’autre en danger, on était libres de fumer de l’herbe et de se défoncer à l’acide".
Dans les années 70, la drogue fait partie de sa vie. Clapton enregistre son propre album. Il rentre à Hurtwood ou il a acheté une maison. Il aime bien s’y retrouver Bobby Whitlock et Jim Gordon. "On ne faisait que jammer du matin au soir…Je ne m’étais jamais senti aussi libre musicalement. On restait éveillés en se faisant frire des oeufs et du bacon et en avalant un cocktail d’alcool et de drogues, surtout de la cocaïne et du "Mandrax". Les "Madies étaient des somnifères assez forts, mais au lieu de nous laisser endormis, on supportait leur effet en sniffant de la coke ou en buvant du brandy ou de la vodka. Ce mélange créait une défonce unique et devint la chimie de notre vie Dieu sait comment nos corps ont tenu le coup".
Héroïne
Georges Harrison travaillait sur son premier album solo, All Things Must Pass et un jour il me demanda si les types de Tulsa et moi on voulait y participer. Il y avait des centaines de musiciens qui passaient dans le studio. "La drogue circulait, et je crois bien que c’est à cette époque que l’héroïne entra dans ma vie. Un certain dealer nous fournissait, posant ses conditions : on pouvait acheter autant de coke qu’on voulait, si on achetait également une certaine quantité d’héroïne en même temps. Je sniffais la coke et stockais le reste dans le tiroir d’un bureau antique à Hurtwood.
A cette période il enregistre un album à Miami. "A ce moment là, on prenait toutes sortes de drogues, du smack et de la coke en plus et d’autres substances dingues comme du PCP.
La dépendance
"Quand je retournais en Amérique, le coeur n’y était plus. On avait acheté des tonnes de coke et de smark avant de quitter la Floride et on emporta l’ensemble des drogues en tournées avec nous. Avec la quantité qu’on prenait chaque jour, je ne sais vraiment pas comment nous avons fini cette tournée vivants. De retour en Angleterre, on était tous bien partis pour devenir de vrais accros. Tom Dowd était si inquiet à mon sujet qu’il demanda à Ahmet Ertegun de venir me voir. Ahmet me prit à part et me dit d’une manière très paternelle combien il s’inquiétait de me voir consommer autant. Il me parla de ses expériences avec Ray Charles, et de la douleur qu’il avait eue à voir Ray sombrer de plus en plus profondément dans le monde des drogues dures. A un moment donné, il se mit à pleurer tant il était ému. Puisque je me souviens si clairement de cette conversation, c’est qu’elle m’avait forcé à réfléchir un peu, mais en réalité je ne changeait pas".
Ce que je ne comprenais pas alors, c’était à quel point Ahmet - après ses expériences non seulement avec Ray Charles mais avec d’autres dans le monde du jazz qui avaient pris le chemin de la drogue en étaient mors - avait peur de ce qui pourrait m’arriver.
"Je m’imaginais que, d’une façon ou d’une autre, j’étais à l’abri et que je ne deviendrai pas accro. Mais la dépendance ne négocie pas et elle s’est emparée de moi, comme si un brouillard m’enveloppait doucement. Pendant un an environ, j’ai vraiment aimé prendre de l’héroïne, de manière plutôt irrégulière, tout en consommant beaucoup de coke et d’autres drogues et en buvant aussi. Puis soudain, je suis passé du stade où j’en prenais tous les quinze jours à celui où j’en prenais une, deux ou trois fois par semaine, puis tous les jours. Ma dépendance à l’héroïne fut si insidieuse qu’elle prit le contrôle de ma vie sans que je m’en aperçoive vraiment.
Mythologie mortifère
Pendant tout ce temps, je pensais savoir exactement ce que je faisais. Je n’étais absolument pas une victime innocente. Je l’ai fait surtout par ce que j’aimais être défoncé, mais, à la réflexion, la drogue me permettait d’oblier à la fois la souffrance que m’avaient causé mon amour pour Pattie et la mort de mon grand-père. je pensais aussi épouser le style de vie du rock’n’roll. Malgré la mise en garde d’Ahmet, j’aimais la mythologie qui auréolait les grands musiciens de jazz comme Charlie Parker et Ray Charles, ou les bluesmen comme Robert Johnson, et j’avais en tête la notion romantique que je menais le genre de vie qui leur avait permis de créer leur musique".
Le manque
La drogue que Clapton prend dans cette période est "assez forte". Elle venait de Gerard Street à Soho, et elle n’était pas coupée, et totalement pure. La première fois que je réalisai que j’étais complètement accro fut quand ke promis à Alice d’aller la voir au pays de Galles. Il me vint soudain à l’esprit que faire trois cents kilomètres défoncé au volant d’une Ferrari serait impossible. Je lui dis que je viendrais trois jours plus tard, parce que je savais que c’était le temps nécessaire pour que les effets de la drogue se dissipent.
Je me souviens des premières vingt-quatre heures de manque comme de l’enfer absolu. Je me sentais empoisonné. Chacun de mes nerfs et de mes muscles était saisi par des spasmes, des crampes. J’étais plié en deux, je hurlais de douleur. je n’avais jamais autant souffert. Il me fallut trois jours entiers, et je n’ai pas fermé l’oeil pendant tout ce temps là. Et le pire, c’était que sans la drogue, je me sentais affreusement mal. J’vais la peau sensible, les nerfs à vif, et j’avais hâte d’en reprendre.
Rédacteur docteur Arcier président fondateur de médecine des arts®
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