Éléonore Hirt

Comédienne morte le 27 janvier 2017 à l'âge de 97 ans

 

Comédienne et actrice, Éléonore Hirt, née le 19 décembre 1919 à Bâle (Suisse) est morte le 27 janvier 2017 à l'âge de 97 ans.

Si Éléonore Hirt a d'abord rêver de devenir écuyère dans le cirque national suisse Knie, c'est le théâtre qu'elle choisira en se rendant à Paris ou elle suivra les cors d'arts dramatique de Julien Bertheau et Raymond Rouleau.

Éléonore Hirt restera une figure importante du théâtre français. Elle a son premier rôle à 19 ans dans les Noces de sang du poète Lorca. Son parcours au théâtre sera prestigieux avec une soixantaine de pièces, elle a joué sur les grandes scènes françaises dans un répertoire plutôt classique et contemporain. Éléonore Hirt fait ces adieux au théâtre en 2006 à l'âge de 87 ans dans une pièce de Samuel Beckett, Comédie, Pas, Catastrophe.

Elle jouera dans une vingtaine de films. Elle sera Cécile, mère d’une Brigitte Bardot traquée par les paparazzis et amoureuse de Marcello Mastroianni dans Vie Privée, de Louis Malle. On la retrouve quatre ans plus tard dans What’s new Pussycat ? de Clive Donner. Elle croisera aussi le chemin de Jean Gabin dans La Horse en 1969, puis de Gérard Depardieu et Patrick Dewaere dans Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier, qui obtient l’Oscar du meilleur film étranger en 1978. Son dernier tournage sera Mères et Filles de Julie Lopes Curval, en 2009.

Mariée à Michel Piccoli en 1954, naîtra une fille, Anne-Cordelia.
Éléonore Hirt est morte le 27 janvier 2017 à l'âge de 97 ans.

C'est au cours de mes toutes premières années d'apprentissage théâtral que j'ai rencontré ma première femme, l'excellente comédienne Eléonore Hirt. Elle avait quelques années de plus que moi et c'était une actrice exceptionnelle et reconnue, une fanatique de l'art dramatique. C'était aussi une femme formidable. Je l'ai rencontrée lors de la préparation d'une pièce que l'on devait jouer en province, je ne sais plus où, et qui n'a finalement pas été représentée. Elle m'a beaucoup plu et j'ai su que je pouvais lui plaire. Tout s'est noué entre nous grâce à un petit chien que nous avions trouvé, qui nous avait séduits et que nous avons ramené ensemble à Paris. Je me suis installé dans son appartement, près de la gare Montparnasse. C'était une rencontre de théâtre, avec le théâtre et par le théâtre. Eléonore était une passionnée, avant tout de la vie amoureuse, comme les gens normaux, si je puis dire, mais aussi une passionnée de son métier d'actrice. Elle était doué, elle avait un secret et, en plus de ce secret, quelque chose de grandiose. Elle était rare. Elle cherchait, elle voulait toujours en faire plus, beaucoup plus. Sa passion était démentielle.
Nous avons joué ensemble au théâtre de Babylone, 38 boulevard Raspail, un lieu créé par Jean-Marie Serreau au début des années 1950. C'était une pièce de Pirandello, Eléonore Hirt était un des piliers de ce théâtre, et moi j'y ai tout fait. Je n'y ai pas seulement joué, d'ailleurs assez peu, j'ai surtout aidé à le mettre en place. Au Babylone, j'étais un homme de main parmi les autres. Dans ces théâtres débutants, tout le monde et n'importe qui, y compris les acteurs, faisaient à peu près tout. J'ai balayé, nettoyé, cloué et réparé les sièges. J'ai veillé à ce que tout soit en ordre pour accueillir les spectateurs. J'ai vendu les programmes. Toute cette activité à fournir pour faire vivre un jeune théâtre était passionnante. L'endroit était pauvre, mais animé d'une telle énergie, d'une telle passion, que je me plaisais dans cette ambiance. Il y a eu là des moments de théâtre extraordinaires.
Mais avec Eléonore Hirt, nous n'avons pas seulement partagé le théâtre, nous avons eu également une fille. Il n'est pas facile d'en parler car nous sommes froissés et j'ignore ce qu'elle devient. Nous ne nous sommes pars revus depuis longtemps, je sais seulement qu'elle a eu trois enfants. Je suis grand-père de ce côté-là et c'est très douloureux d'être dans cette situation d'éloignement et de brouille. Il est assez lamentable de ne pas avoir réussi à la réparer. Encore une chose dont je ne suis pas fier.
[Michel Piccoli,Gilles J'ai vécu dans mes rêves Gilles Jacob]


 

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