Dôdô
instrument de musique
Le dôdô fait partie membranophones de type arcs-en-bouche
Arcs-en-bouche est un type d’instrument de musique de la famille des cordophones dans lequel on va trouvers divers instruments tel le dôdô,
Cet instrument à une corde, le plus primitif que l’on connaisse et dont l’existence est attestée en Europe à l’époque paléolithique (gravure rupestre de la grotte des Trois Frères), a été signalé sur le continent africain depuis le Sénégal et le Mali jusqu’au Cap. La première mention de son usage chez les Hottentots remonte au XXVIIe siècle.
Quand on l’utilise tout simplement comme un instrument de musique, le corps de l’arc est plus fortement courbé que l’arc de chasse.
L’arc-en-bouche dôdô des Gban se présente de la manière suivante : entre les deux extrémités d’un arc est tendue une corde provenant du palmier qu’on frappe à l’aide d’une baguette en bambou. Le son est amplifié par la bouche du musicien (qui fait office de résonateur). H. Zemp décrit dans ces lignes qui suivent la technique de jeu de l’arc-en-bouche : « Le musicien tient l’arc musical de la main gauche, le bras tendu, et fait passer la corde entre ses lèvres, à quelques centimètres du bois. À l’aide d’une mince baguette, il frappe avec la main droite sur la corde, entre sa bouche et le bois de l’arc. Dans la main gauche, il tient également un bâtonnet qu’il appuie rythmiquement sur la corde, raccourcissant ainsi la longueur vibrante. Cette technique de jeu est très répandue en Afrique. Aux deux sons fondamentaux obtenus par la percussion, s’ajoutent des harmoniques formés dans la cavité buccale qui joue le rôle d’un résonateur à volume modifiable. »
L’instrument que nous avons observé dans le village de Guépahouo et joué par le musicien Dayoro Pierre était constitué comme suit : le bois formant l’arc était construit à partir d’une branche de caféier café, la corde fine qui le tend provient du palmier à huile lo (Elaeis guineensis), la mince baguette de bois qui sert à frapper la corde est en bambou gnanguin, la pièce de bois que le joueur appuie rythmiquement sur la corde est faite à partir du parasolier kwan.
Le dôdô est joué à tout moment : au champ, au village. Pour pouvoir jouer du dôdô, il faut être initié car c’est un instrument qui attirerait les génies (il est leur instrument de prédilection). En outre, le dôdô est censé éloigner les mauvais esprits. Le musicien Dayoro Pierre et joueur de dôdô, que nous avons rencontré à Guépahouo, serait un initié, ayant même le secret des plantes (qu’il utilise pour guérir les malades). Il joue par moments des airs pour appeler ses génies. L’art du dôdô se transmet de père en fils chez les Gban. L’accord de la corde monocorde est laissé au libre choix de l’instrumentiste. L’arc-en- bouche dôdô serait d’origine gouro.
Voici les dimensions relevées sur ce dôdô :
• longueur de l’arc (courbé) : 111 cm,
• longueur de la corde (tendue) : 102 cm,
• longueur de la baguette (en bambou) : 35 cm,
• longueur de la baguette (en bois de parasolier) : 22 cm.
L’arc-en-bouche d’une manière générale s’est probablement développé de l’arc du chasseur. La pratique de transformer l’arc du chasseur en instrument musical a souvent été décrite dans de vieilles légendes telles que les légendes grecques. Le Dr G. Büttner (cité par R. Hélène) observa chez les Damara du sud-ouest une telle pratique. Ce missionnaire allemand conta que les Damara, lorsqu’ils se relaxaient, transformaient temporairement leur arc de chasse oüta en instrument musical monocorde. Selon la classification de Hornbostel et Sachs, le dôdô est un arc musical hétérocorde, c’est-à-dire un arc dont la corde est fabriquée d’un matériel différent de celui utilisé pour l’arc proprement dit.
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