Coup de fouet
Expression démodée aujourd’hui, et qu’expliquait ainsi un critique de 1826 : « Le postillon qui achève son relai en donne la nouvelle par des coups de fouet redoublés ; ainsi l’acteur, en finissant une tirade d’invocation ou d’imprécation, ou un couplet patriotique, rassemble tous ses moyens, comprime ses poumons avec son geste, et termine en achevant sa phrase avec force et avec une euphonie combinée. Joanny dans la tragédie, Lavigne dans l’opéra, Lafeuillade, Lepeintre, ont tous recours au charlatanisme du coup de fouet On donne aussi ne nom de coup de fouet à une sorte de froissement subit d’un des nerfs de la cheville ou du pied qui se produit parfois chez un danseur au moment où il danse, en lui occasionnant une douleur pareille à celle, que causerait un coup de fouet reçu sur la partie atteinte. L’artiste se trouve alors dans l’impossibilité de danser jusqu’au jour où le nerf ainsi affecté a repris sa souplesse et son élasticité.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885
C’est un certain effet plus fort, plus brillant que tout le reste, par lequel on termine un morceau de musique pour obtenir des applaudissements. C’est pour donner le coup de fouet qu’on place quelque fois des transitions -vers la fin des morceaux de musique et qu’on les termine presque toujours par un forte et même par un fortissimo. Le grand crescendo n’a pas d’autre but. Il y a pourtant certains morceaux qu’on ne pourrait terminer par un coup de fouet sans en détruire entièrement l’expression, comme un sommeil, un nocturne, une cavatine pleine de sentiment et de suavité, et toute espèce de chant qui doit finir piano. Ces morceaux n’en seront pas moins applaudis, s’ils sont d’ailleurs bien faits. Au surplus, ce n’est pas aux bravos d’un moment que prétend l’homme de génie, mais à une estime durable.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
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