Cor
Instrument de musique à vent qui se compose d’un tube cylindrique en cuivre
Nom masculin
Instrument à vent et de cuivre formé d’un long tube arrondi, sans autres ouvertures que l’embouchure et un pavillon très évasé, par lequel la main droite, selon sa position, forme les divers tons de la gamme et leurs accessoires. On l’appelle aussi cor de chasse. Voy. Transpositeur).
Dictionnaire de musique, Soullier, 1880
Instrument à vent et à embouchure. Consacre à la chasse dès son origine, le cor a été appelé depuis à de plus hautes destinées, et a passé des mains du chasseur dans celles des plus habiles exécutants. Celte voix rauque et sauvage, la terreur des hôtes des bois, s’est adoucie au point de nous ravir par des sons flatteurs. L’art des Punta, des Duvernoi, des Dauprat, des Gallay, lui donnant une nouvelle existence, l’a enrichi d’une multitude de tons que la nature semblait lui vouloir refuser. Brillant et sonore dans tout ce qui rappelle sa destination primitive, le cor est tendre et pathétique dans le cantabile. Un célèbre corniste, M. Vivier, a trouvé le secret de tirer du cor plusieurs sons simultanés. Le cor étant un tuyau sonore ouvert par les deux bouts, et privé des trous qui, dans le haut bois et la clarinette, servent à modifier les sons, c’est au moyen de la pression des lèvres sur l’embouchure et de l’introduction de la main dans le pavillon qu’on parvient à rendre des sons différents ; mais comme de cette manière on ne peut faire résonner que la tonique et les aliquotes, On se verrait réduit à demeurer constamment dans le même ton, si l’on n’avait recours à divers corps de rechange, qui, en s’adaptant à l’instrument, servent à élever ouà abaisser son intonation. Le cor s’écrit sur la clef de sol et sur la clef de fa, avec cette particularité, établie par l’usage, que la clef de sol est considérée comme étant plus grave d’une octave qu’elle ne l’est réellement. Tous les cors, à l’exception du cor en ut, sont des instruments transpositeurs ; c’est-à-dire que les notes écrites ne représentent pas les sons que l’on obtient. Nous renvoyons aux ouvrages spéciaux pour l’explication développée de cette pratique, qui est, au reste, une conven- tion commune à beaucoup d’instruments. (Voyez le mot TRANSPOSITEUR.)
Le cor a deux espèces de sons d’un caractère très-différent : les sons ouverts et les sons bouchés. Les premiers sont l’effet de la résonnance naturelle des divisions harmoniques du tube de l’instrument, et sortent sans autre secours que celui des lèvres et du souffle de l’exécutant, les seconds s’obtiennent en fermant plus au moins le pavillon du cor avec la main. Non-seulement les sons bouchés diffèrent entièrement des sons ouverts, ils diffèrent encore beaucoup entre eux. Ces différences résultent de l’ouverture plus ou moins grande laissée au pavillon par la main de l’instrumentiste. Pour certaines notes, le pavillon doit être bouché delà moitié, du tiers, du quart : pour d’autres, il faut le fermer presque entièrement. Plus l’orifice laissé au pavillon est étroit, plus le son est rauque, sourd, difficile à attaquer avec certitude et justesse. Le cor est un instrument noble et mélancolique. Aucun maître n’a su en tirer un parti plus original, plus poétique et plus complet que Weber. Dans ses trois chefs-d’oeuvres Oberon, Euryante et le Freischutz, il lui prête un langage aussi admirable que nouveau, et que Méhul et Beethoven seuls paraissent avoir compris avant lui. De tous les instruments de l’orchestre le cor est celui que Gluck écrivait le moins bien. Cependant il faut citer comme un éclair de génie les trois notes du cor imitant la conque de Caron, dans l’air d’Alceste, Caron t’appelle ! Ce sont des ut du médium, donnés à l’unisson par deux cors en ré ; mais l’auteur ayant imaginé d’en faire aboucher les pavillons l’un contre l’autre, il en résulte que les deux instruments se servent mutuellement de sourdine et que les sons en s’entrechoquant prennent un accent lointain et un timbre caverneux de l’effet le plus étrange et le plus dramatique.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
En allemand et en anglais Horn, en italien Corno.
Instrument à vent et à embouchure, usité surtout pour la chasse, depuis les temps les plus reculés. Il est formé d’un tube métallique, de cuivre, de laiton ou de bronze, ouvert des deux bouts ; c’est à l’aide des lèvres, qui sont plus ou moins pressées, que l’on rend les différents sons ; avec les tons de rechange, pour le cor d’harmonie (Voyez ce mot), on en abaisse ou on en élève la tonalité. La musique de cor est presque toujours en ut, excepté pour certains solos ; cet ut devient un ré, mi ou fa, et tout le système des aliquotes change en même temps que la tonique. L’exécutant voit ut, mi, sol, etc., sur le papier, et l’oreille entend ré, fa, la, etc., selon que l’instrument est disposé d’après le ton indiqué. La main placée dans le pavillon, maîtrise, avec les lèvres, la colonne d’air et fait articuler les sons bouchés. La musique pour cor étant toujours en ut majeur, les morceaux doivent porter l’indication du ton qui doit être ajusté à l’instrument. L’étendue du corps est de trois octaves et plus, à partir du contre-ut au-dessous des lignes, à la clef de fa jusqu’au contre-ut et même au contre-sol au-dessous des lignes de la clef de sol. Il y a dix corps ou tons de rechange, savoir : les tons de si bémol bas, ut, ré, mi bémol, mi, fa, sol, la bémol, la, si bémol haut. Au Moyen Age, les cors pour la chasse étaient en laiton, en corne, en ivoire, en cristal et quelquefois en bois. Le manuscrit anglo-saxon du VIIIe siècle, de la Bibliothèque Cottonienne, mentionne un cor d’une dimension extraordinaire. Au musée du Conservatoire de Paris, celui qui est inscrit sous le n° 412, mesure plus de 1m,25 de longueur ; c’est une énorme défense d’éléphant. Rameau fit entendre le cor pour la première fois., dans un de ses opéras, en 1759, à l’Académie royale de musique ; le cor d’harmonie ne fut connu que bien plus tard.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886
Instrument de musique à vent qui se compose d’un tube cylindrique en cuivre fort long et tournant plusieurs fois sur lui-même, de manière à former des cercles concentriques plus ou moins nombreux ; l’instrument se termine par un cône évasé nommé pavillon ; l’autre extrémité sert d’embouchure.
Notre figure 280 montre un cor ou trompe de chasse à trois tours, et notre figure 281 un cor à cinq tours.
On nomme cors d’harmonie des cors à pistons et à cylindres de rotation ; ils possèdent généralement cinq tours, c’est-à-dire ceux de la bémol, sol, fa, mi et mi bémol. On fabrique aussi des cors d’harmonie avec un jeu de doubles coulisses ajustées sur l’instrument ; on peut avec ces coulisses faire usage des dix tons suivants : si bémol haut, la, la bémol, sol, fa, mi, mi bémol, ré, ut, si bémol grave. Notre figure 282 montre un cor d’harmonie à trois cylindres de rotation, cinq tons et trois pistons.
Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883
Médecine des Arts®
715 Chemin du Quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)6 84 14 82 60
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com
Médecine des arts® est une marque déposée
Copyright Médecine des arts©