Combats de coqs
On sait quelle est l’humeur belliqueuse des coqs, le courage et l’ardeur qu’ils déploient dans l’attaque et dans la défense, même contre un ennemi de beaucoup supérieur ; entre eux ils sont impitoyables, et se livrent souvent des combats acharnés. De toute antiquité, l’homme s’est fait un plaisir cruel du spectacle de ces combats, de mettre deux coqs en présence, de les exciter et de les faire se ruer l’un sur l’autre jusqu’à ce que l’in, parfois tous deux, blessés, déchirés, pantelants, à bout de forces et perdant tout leur sang, tombassent l’un devant l’autre pour ne plus se relever. Très répandu chez les Grecs, et particulièrement chez les Rhodiens, l’usage des combats de coqs passa de la Grèce à Rome, où il resta en honneur jusqu’à la fin de l’empire. En chine et dans les îles de la Sonde, ce jeu barbare fait la joie du peuple, et l’on assure qu’à Java et à Sumatra il est rare de rencontrer un Malais voyageant sans porter sous le bras son coq de combat, qu’il est prêt à mettre en présence du premier adversaire venu ; là, comme toujours en pareille occasion, les parieurs sont nombreux, et acharnés au point de livrer comme enjeu non seulement tout leur argent, mais jusqu’à leurs femmes et leurs filles. En Europe même, les combats de coqs ont trouvé des amateurs et des propagateurs ardents, surtout chez les Anglais, peuple cruel et froid qui a porté la boxe à la hauteur d’une institution et qui semble en vouloir faire un des éléments essentiels de la civilisation moderne ; ici même nous trouvons un raffinement dans la cruauté, et les Anglais, afin lesquels ils se font des blessures terribles. Il est peut-être juste de dire pourtant que cet amusement sauvage est aujourd’hui presque abandonné par les hautes classes de la population.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885
Médecine des Arts®
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com