Coloriste
Terme d'art plastique
Ceux qui colorient des estampes, des gravures. Cette définition est de l’Académie, qui admit pour la première fois le mot dans ce sens en 1835. Jusque-là, elle m’appelle coloriste que le « peintre qui entend bien le coloris ».
Dans les fabriques d’indiennes, non nommait coloristes les ouvriers employés à préparer les couleurs.
Dictionnaire historique des arts, métiers et professions. Exercés depuis le 13 siècle. Alfred Franklin, E. Welter éditeur, 1906
Peintre dont les ouvrages se recommandent par la beauté du coloris. Le Titien, le Corrège, Paul Véronèse, Rubens, van Dyck, sont au premier rang des coloristes. L’Ecole vénitienne et l’Ecole flamande sont celles qui ont fourni le plus grand nombre de coloristes, et les meilleurs coloristes, en exceptant toutefois le Corrège, fondateur de l’Ecole lombarde, qui, sur ce point, marche l’égal du Titien lui-même. Le coloris étant, ainsi que le dessin, partie essentielle de la peinture, tout coloriste est en même temps plus ou moins dessinateur, et tout dessinateur est plus ou moins coloriste. Mais l’expérience fait foi, et la théorie fournit de bonnes raisons de croire que ces deux qualités, qu’un assez grand nombre d’artistes possèdent ensemble à un médiocre degré, ne sauraient se trouver réunies dans un même peintre, ou du moins dans un même tableau à un degré éminent. Le dessinateur, considérant et représentant les objets plutôt sous le rapport de leur forme réelle, que sous celui de leur apparence, fait abstraction de certains effets de la lumière et de l’air ambiant, dont le résultat est de jeter sur la surface et le contour des objets un certain vague plus ou moins grand, selon le point de vue du spectateur, et qui est déjà fort sensible à la distance à laquelle sont ordinairement présumés les personnages représentés dans un tableau. L’imitation exacte de ce vague, de cette illusion optique, est au contraire ce que recherche le coloriste. L’un présente les objets à la vue, tels que les aperçoit le sens du toucher, et l’autre au contraire les forme pour ainsi dire sur la toile, tels qu’ils se viendraient peindre d’eux-mêmes sur l’organe de la vue, ou bien encore le dessinateur fait abstraction des effets de la perspective aérienne sur les contours, au lieu que le coloriste met surtout son étude et sa gloire à bien rendre ces effets.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911
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