Cartomanciens
Ceux qui prédisent l’avenir au moyen des cartes.
Le plus illustre de tous les cartomaciens a avoué qu’il n’avait aucune foi dans sa sorcellerie, et qu’il ne croyait pas lui-même à ses prédictions. C’est sieur Aliette, garçon coiffeur, qui publia en 1770 un livre resté célèbre et cent fois réimprimé : Etteila, ou la manière de se récréer avec un jeu de cartes. Notez qu’il entendait seulement offrir à ses lecteurs une innocente distraction ; mais quand il vit qu’on prenait au sérieux ses fantaisies, il voulut profiter de l’aubaine, et de hauts personnages allèrent, dit-on consulter ce devin malgré lui, qui donnait ses audiences dans un grenier de la rue Fromenteau. Il fallait bien tenir à être trompé, car voici ce qu’Aliette avait dit dans sa préface : « Mon dessein, en écrivant ce livre, n’a été que d’empêcher d bien des personnes d’être la dupe d’eux-mêmes et de ces fripons que nous appelons devins. Amusez-vous donc de ma science, ami lecteur ; mais quand vous la posséderez comme moi, ayez le bon esprit de ne pas vous croire plus sorcier que moi-même qui, en vérité, suis bien loin de me flatter d’en être un ».
Ses successeurs n’imitèrent pas cette franchise. On peut citer parmi eux, Martin, sous le Directoire ; Mlle Lenormand, Mme Villeneuve, Gomart, etc. sous le premier Empire.
Ces bateleurs ont été nommés Cartelateurs, tireurs de cartes, etc.
Voyez Bateleurs
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