Camée
Pierre fine gravée en relief
Pierre fine gravée en relief ; c’est donc le contraire de l’intaille, qui est gravée en creux. La plupart des camées antiques grecs ou romains étaient gravés sur onyx et sur sardonyx ou sadoine.
Les camées servaient à décorer des meubles et des vases ; on en utilisait beaucoup pour décorer des bracelets, faire des ceintures, des agrafes, enfin toute sorte de bijoux. Dans les camées à plusieurs couches, dont nous avons donné un spécimen au mot Agate (fig 3 et 4), les sujets sont enlevés en blanc sur fond de couleur.
Notre figure montre un camée du musée des médailles à Vienne. Il reproduit les traits d’Elisabeth d’Angleterre ; il est gravé sur une agate onyx à trois couches ainsi disposées : brun, blanc et brun. Cette gravure aurait été exécutée par Caldoré, qui, suivant quelques auteurs, ne serait autre que Julien de Fontenay, valet de chambre et graveur en pierres fines de Henri IV, qui l’avait fait exécuter sans doute pour l’offrir à Elisabeth, avec qui il était en fort bon termes.
Notre figure 188 reproduit un superbe camée en sardonys oriental du cabinet des médailles de Vienne. Eckel, dans son Choix de pierres gravées, et Mongez, dans son Iconologie romaine, prétendaient que le buste placé à gauche du lecteur et accolé au portrait de Claude était celui d’Agrippine la jeune, sa dernière femme. Mais le premier auteur voyait dans les deux autres bustes placés en regard ceux de Drusus l’ancien et d’Antonia, parents de Claude ; le second auteur, au contraire, voulait que ces deux bustes fussent ceux de Britannicus et d’Octavie, c’est-à-dire les enfants de Claude. Charles Lenormant a refuté victorieusement ces deux hypothèses dans le Trésor de numismatique et d’histoire ; il établit que les deux bustes à gauche du lecteur représentent Claude et Messaline, et que les bustes de droite sont ceux de Tibère et de Livie. Ce beau monument est connu sous le nom de camée de la famille de Claude. Un camée célèbre est celui qui se voit au Louvre et qui représente la famille de Tibère.
Certains camées sont gravés sur quatre couches, ce qui permet à l’artiste de faire de tons différents les chairs, les cheveux et les vêtements. Un glyptiste célèbre de la renaissance, Mathieu del Nassaro, a utilisé avec une grande habileté les différentes teintes d’une agate pour faire une superbe tête de Déjanire, dans laquelle les chairs, les cheveux et la peau de lion se modèlent dans des tons divers. Pour représenter les plaies saignantes de la femme d’Hercule, Nassaro tira même un excellent parti d’une veine rouge qui traversait l’agate.
Pour créer les œuvres d’un prix moins élevé que le camée sur pierre dure, les artistes en ont gravé de tous temps sur des coquillages, principalement sur la came ou chame, mollusque acéphale.
Vente San Donato N°720. Camée romain ovale, à trois couches, représentant Hercule initiant un jeune homme au culte de Minerve. Longueur 0,075 m, hauteur 0,55 m. 310 lires.
Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883
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