Calquer
Terme d’art plastique
Produire trait pour trait le double d’un dessin, en promenant sur ses contours la pointe, la plume ou le crayon ; ce qui se peut faire de diverses manières : on enduit le revers du dessin, ou mieux encore une feuille de papier dont on double ce dessin, de sanguine, de mine de plomb, ou de crayon noir ; puis après avoir appliqué ce revers ainsi préparé sur le champ destiné à recevoir la copie, on promène une pointe, appelée calquoir, sur les contours de l’original, en appuyant suffisamment pour que l’enduit de crayon, pressé par la pointe, marque la trace de celle-ci sur ce champ, papier, toile ou muraille ; ou bien on met sur le dessin original un papier huilé ou verni, assez transparent pour qu’on puisse, au travers, suivre, avec le crayon ou la plume, les contours du dessin, qui se trouvent ainsi retracés sur ce papier. On peut encore, si le dessin a lui-même un certain degré de transparence, l’appliquer, recouvert d’un papier ordinaire, sur une vitre exposée au grand jour.
Dans ce cas, on se sert du crayon. La plume est ici hors d’usage, parce qu’il faudrait la tenir dans une position horizontale, qui ne permettrait pas à l’encre de couler.
Mais ces procédés ne suppléent pas, comme on est d’abord porté à le croire, à l’art du dessinateur. Pour en user avec succès, il faut d’abord posséder cet art. Celui qui n’aurait aucune habitude de dessiner n’obtiendrait, même en calquant, que des contours incertains, et presque aussi faux, presse aussi incorrects que ceux qu’il pourrait tracer en dessinant à la manière ordinaire.
L’habitude de calquer, loin d’être un moyen de profiter pour les élèves-dessinateurs, doit leur être interdite ; elle fausse la main et n’exerce point la vue. Mais l’artiste consommé use de ce procédé sans inconvénient et avec l’avantage, pour se procurer promptement des copies exactes de ses propres ouvrages ou des ouvrages de maîtres. Il est même des circonstances où l’on ne peut se dispenser d’en faire usage, comme lorsqu’il s’agit de peindre à fresque.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911
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