Bouffes (Les)
C’est ainsi que naguère, et jusqu’aux environs de 1830, on désignait dans le mondée le Théâtre-Italien, bien qu’à partir du commencement de ce siècle on y jouât concurremment le genre sérieux et le genre bouffe. Cette appellation, qui semblait exclure l’un au profit de l’autre, avait évidemment deux causes : ma première, c’est que la première compagnie de chanteurs italiens qui vint se faire entendre à Paris, en 1729, sur la scène de l’Opéra, et celle qui se produisit sur le même théâtre, en 1752, ne firent entendre que des ouvrages bouffes, tels que Baiocco e Serpilla, la Serva padroma, il Maestro di musica, etc. ; la seconde, c’est qu’à cette époque le théâtre de la Comédie-Italienne était en plein succès, en pleine efflorescence, et qu’on ne désignait jamais ce théâtre par son nom officiel, mais par celui-ci : les Italiens. Pour éviter la confusion, on prit donc l’habitude de dire, en parlant des chanteurs italiens de l’Opéra : les Bouffons, les Bouffes, et lorsque plus tard un théâtre italien vint s’installer définitivement à Pariss, où il subsista régulièrement jusqu’en 1870, on continua pendant longtemps de le désigner sous ce nom : les Bouffes. Ce n’est guère qu’à partir de 1830 que le public se décida à l’appeler de son vrai nom, et à abandonner celui que d’ailleurs les grands chanteurs italiens avaient rendu célèbre.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885
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