Bouchard (Charles)
Docteur en médecine (18 avril), M. Bouchard exerce encore aujourd’hui à Mâcon. Originaire de Dijon, il est membre de l’Académie de Mâcon, secrétaire général de la commission de salubrité publique de Saône-et-Loire, dont il a rédigé les rapports en 1846 et années suivants, etc. Né poète, il a publié un assez grand nombre de pièces, dont on trouvera plusieurs dans le Compte-rendu des travaux de la Société d’agriculture, sciences et belles-lettres de Mâcon (1833-1860, in-8°, p. 247 et suiv.). On y distingue : son discours (en vers) comme récipiendaire de cette société ; un morceau charmant, intitulé les Fleurs que j’aime ; des strophes inspirées par l’inondation du mois de décembre 1840 ; un chant harmonieux, les Tours de St-Vincent, adressé à George Sand ; enfin, une autre composition, inspirée par l’inauguration d’un orgue dans l’église paroissiale de St-Vincent de Mâcon. Il faut choisir dans ce poétique jardin ; et voici comment M. Bouchard chante les fleurs :
Tout nous parle dans la nature ;
Athée au sourire moqueur,
Pour confondre ton imposture,
Mille voix s’élèvent en chœur.
Ce monde éclatant d’harmonies,
Chef-d’œuvre du Dieu que tu nies,
Et dont tu railles les défauts,
Malgré ta stupide démence,
Le monde est un concert immense
Où ta voix seule chante faux.
Fleurs, c’est vous que ma voix implore !
Au souffle éthéré du printemps,
Hâtez-vous, hâtez-vous d’éclore !
Pour vous chanter je vous attends ;
Ma muse, que l’oubli réclame,
Faible écho des soupirs de l’âme,
N’eut jamais de plus doux accents
Que quand les cordes de sa lyre,
Ivres d’amour et de délire,
Se parfumaient à votre encens…
Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874
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