Boieldieu (Adrien)
Compositeur, Paris, 10 boulevard Montmartre, né à Rouen, le 16 décembre 1775. L’organiste de la cathédrale de Rouen, Broche, fut son premier maître. Plus tard, vers 1795, et lorsque déjà il avait fait jouer deux actes d’opéra au théâtre Feydeau, les leçons de M. Cherubini fortifièrent le jeune artiste dans la science difficile de la composition dramatique. Depuis, la méditation des œuvres des grands maîtres, les études longues et réfléchies qu’il fit pendant son séjour en Russie, complétèrent son éducation musicale. En 1792, M. Boieldieu se fit connaître à Paris par son talent pour le piano, et composa pour cet instrument et pour la harpe plusieurs œuvres qui ont été publiées. Ses Romances obtinrent aussi beaucoup de succès, Appelé au Conservatoire comme professeur de piano, il continua de travailler seul, ou en s’aidant de conseils. Son premier ouvrage dramatique, La Fille coupable, fut représentée à Rouen en 1793 ; il est resté inédit. En 1795, M. Boieldieu fit jouer à Paris, au théâtre Feydeau, La Famille suisse, opéra en I acte, et Zoraïme et Zulmar. C’est alors qu’il reçut les leçons de M. Chérubini, et bientôt après, de 1798 à 1803, il donna successivement Les Méprises espagnoles ; La Dot de Suzette, Béniowsky, Le Calife de Bagdad, Ma Tante Aurore. Nommé à cette époque maître de la chapelle de l’empereur Alexandre, il passa en Russie, et y composa pour le théâtre de la cour plusieurs pièces qui, presque toutes, ont été jouées depuis à Paris ; savoir : Aline, reine de Golconde, Abderkau, La jeune Femme colère, Les deux Paravens, Les Voitures versées, La Dame invisible, Un Tour de Soubrette, Télémaque, et Les Chœurs d’Athalie. Depuis son retour en France, il a fait représenter Jean de Paris, Le nouveau Seigneur de village, Charles de France, en société avec M. Hérold ; Bayard à Mézières, avec MM/ Nicolo, Catel et Chérubini ; Angela, avec Mme Gail, son élève, La Fête du village voisin, Le petit Chaperon rouge, Blanche de Provence, grand opéra, en société avec MM. Berton père, Chérubini, Kreutzer et Paër, à l’occasion du baptême du duc de Bordeaux ; Pharamond, grand opéra, en société avec M…, à l’occasion des fêtes du sacre de Charles X ; La Dame blanche ; enfin, en 1829, Les deux Nuits. En 1815, M. Boieldieu était professeur de composition au Conservatoire, où il a formé plusieurs jeunes artistes dont les noms sont mentionnés dans ce Dictionnaire de la musique de la chambre du roi, puis membre de l’Institut en 1818 ; chevalier de la Légion-d’Honneur en 1821, et premier compositeur de S. A. R. Madame, en 1826. La même année, Charles X envoya au compositeur de la Dame blanche, en témoignage de la satisfaction, le brevet d’une pension de 1200 francs, et un magnifique service en vermeil. Bien que nous nous soyons interdit, au sujet des artistes vivants, toute espèce d’éloge et de critique, nous croyons pouvoir énoncer un vœu général en souhaitant que M. Boieldieu ajoute encore à la liste de ses productions, déjà si nombreuses.
Dictionnaire des artistes de l’école française au XIX°siècle de Charles Gabet, 1834
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