Bogros (Jacques-Michel-Edmond)
Docteur en médecine de la Faculté de Paris (1848), bibliothécaire de la ville de Château-Chinon, de 1850 à 1870 ; membre de plusieurs sociétés littéraires, etc ; né à Château-Chinon (Nièvre), le 20 novembre 1820. Non seulement M. Bogros a écrit une Histoire de sa ville natale (1864), mais il a encore fait paraître dans le Bulletin de la Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts (t. I, 2° série, année 1863), un certain nombre de pièces charmantes de poésies, parmi lesquelles il convient de citer : Le soir dans la forêt ; les Deux Tilleuls ; les Bons Anges ; la Rivière (à l’Yonne). Il a également composé quelques livrets d’opéra, sur lesquels on pourra trouver des détails dans le Dictionnaire des musiciens contemporains, de M.F. Clément, articles Sardanapale et Cléopatre. L’un de ces opéras (Les Roussalkâs), musique de Mme la baronne de Maistre, a joué avec succès au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, en 1870. Enfin, M. Bogros a encore signé un volume : A travers le Morvand (1873, in-12), où la poésie tient une assez large place.
On voit combien sont variés les aptitudes et les talents du Docteur Bogros. Il y a surtout un chant des laboureurs, intitulé le Blé, mis en musique par M. Goyer, qui n’est rien moins qu’une perle :
CHŒUR
Chantons le blé, trésor du monde,
Amis, dans un cœur fraternel,
Chantons cet enfant immortel
Qui naît de l’union féconde
De la terre et du ciel.
Chantons le blé : la divine semence
Tombe au sillon par le soc préparé,
Et dans le sein de la terre commence
A s’accomplir le mystère sacré.
Chétif brin d’herbe, à peine il vient d’éclore,
Quand fuit l’automne au front découronné ;
Mais le soleil semble sourire encore
Pour égayer le frêle nouveau-né.
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Chantons le blé. L’Hiver, geôlier farouche,
Nous tient captifs et gronde sur nos toits,
Sa rude main flétrit ce qu’elle touche,
La fleur des champs et l’ombrage des bois ;
Mais lui, bravant le froid qui nous assiège,
Et dans le creux des sillons endormi,
Rêve au printemps sous son manteau de neige
Pour le blé seul l’hiver est un ami.
Chantons le blé, que les granges profondes,
Pour l’accueillir, s’ouvrent à deux battants
Voici venir les chars aux gerbes blondes,
Les gars brunit et les marmots chantants.
Sous chaque chaume, où l’agape s’apprête,
Des moissonneurs l’essaim se réunit.
O saint travail ! c’est toi qu’ici l’on fête,
En te fêtant c’est Dieu que l’on bénit !
Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874
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