Boëly Alexandre-Pierre-François
Pianiste, organiste
Fils de Boëly Jean-François, est considéré par tous les artistes qui ont connu son talent comme un pianiste très distingué, et comme un bon organiste dans la manière classique. Il est né à Versailles, le 19 avril 1785. Dès l’âge de cinq ans, il apprit la musique sous la direction de son père et de sa mère ; puis il continua l’étude du solfège conjointement avec les pages de musique du roi.
Admis plus tard comme élève au Conservatoire de musique, il se livra à l’étude du violon, et reçut des leçons de piano de Ladurner. A l’page de quinze ans il dut sortir du Conservatoire pour suivre son père, que des circonstances difficiles obligeaient à aller vivre en province. Il y passa deux années privé de tout secours de bons professeurs.
De retour à Paris, il espérait rentrer au Conservatoire ; mais il ne put y parvenir à cause de la rancune qu’on y avait contre son père. Il s’en consola en se livrant seul à des études persévérantes sur un art qui avait été toujours pour lui l’objet d’une ardente passion.
Son père lui avait donné quelques leçons d’harmonie d’après le système Rameau ; il dut réformer par la lecture des bons ouvrages classiques les faux principes qu’il y avait puisés. L’exécution des belles œuvres de Bach, de Haendel, de Haydn et de Mozart lui en apprit pour la pratique plus que tout ce qu’il avait lu dans les livres. Cette étude a donné à son talent un caractère particulier presque entièrement ignoré de nos jours et très différent de la manière des autres pianistes.
Comme compositeur, M. Boëly n’a pas recherché les succès populaires ; mais il a conquis l’estime de tous les connaisseurs. Sa musique est grave, en général correcte, profondément pensée, et l’on y trouve partout le sentiment consciencieux de l’artiste qui obéit à son instinct au lieu de suivre les formes à la mode.
Vers 1830, il s’est livré spécialement à l’étude de l’orgue, et a acquis sur cet instrument un talent distingué, mal apprécié à Paris, où le style de l’orgue est soumis comme toute autre musique aux futilités de la mode. M. Boëly a été pendant plusieurs années organiste de l’église Saint-Germain l’Auxerrois.
Ses ouvrages publiés sont :
- Op.1, Deux sonates pour piano seul, dédiées à Ladurner ; Paris, chez l’auteur
- Opus 2. Trente caprices, où Pièces d’étude, dédiés à Mme Bigot ; Paris, Janet et Cotelle
- Op. 3, Air de Richard, varié pour piano et violon ; Paris, Pleyel
- Op. 4, Duo pour piano à 4 mains ; Paris, Richault
- Op. 5, Trois Trios pour violon, alro et violoncelle ; Ibid.
- Op. 6, Trente études, dédiées à Kalkbrenner ; ibid
- Op.7, Deux caprices à 4 mains et un à 3 mains ; Paris, Prilip.
- Op.8, Caprice pour piano seul ; Paris, V° Launer
- Op. 9, Quatre offertoires pour l’orgue ; Paris, V° Canaux
- Op. 10, Messe de Noël pour orgue ; Ibid.
- Op. 11, Quatorze pièces d’orgue ; Ibid.
- Op. 12, Vingt-quatre pièces d’orgue ; ibid.
- Op.13. Troisième suite d’études pour piano, dédiée à Cramer, Paris ; Richault.
- Op. 14, Douze petites pièces pour l’orgue expressif ; Paris, V° Canaux.
- Op. 15, Quatorze cantiques de Druizet pour l’orgue avec pédale obligée ; Ibid.
Boëly est mort à Paris le 27 décembre 1858, à l’âge de soixante-treize ans
Fétis François-Joseph
Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique
Tome 1. 1860-68
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