Bémol
Nom masculin
Signe d’accident ou d’altération par lequel une note naturelle se trouve abaissée d’un demi-ton. Le double Bémol baisse la note de deux demi-tons. Dans la musique imprimée ou copiée, jusqu’au milieu du XVIII° siècle, le Bémol placé après un dièse fait l’office de bécarre et ramène la note à son état naturel. Dans le chant grégorien et le plain-chant, et dans la musique ancienne non modulante, le Bémol est le seul signe d’accident en usage et se place uniquement devant le si, la notation du chant liturgique étant relative et non absolue, et supposant une transposition sur le degré de l’échelle convenable à la voix.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926
Nom du second signe altératif qui, avec le dièse et le bécarre, se place devant une note pour abaisser, hausser ou remettre naturelle l’intonation. Le bémol, qui se figure par un B, était, dans le système ancien de Guido d’Arezzo, le contraire du B dur, ou bécarre des modernes, parce que ce signe n’était employé, à cette époque reculée, que pour atténuer l’effet assez dissonant produit par la succession des sons naturels fa, sol, la, si de la gamme ascendante. On écrivait donc cette gamme en bémolisant ou adoucissant la note si (septième degré de la gamme moderne). Depuis que la découverte de la dissonance harmonique a été faite par Monteverde, au commencement du dix-septième siècle, le bémol ne figure plus qu’accidentellement dans la gamme naturelle d’ut majeur. Mais alors ce n’est plus pour adoucir l’avant dernier son de l’échelle, mais bien pour déterminer une modulation relative dans le ton majeur du quatrième degré, ou dans celui du relatif mineur de ce même ton. Lorsque la modulation l’exige on emploie un signe appelé double bémol (BB). Il possède, devant une note naturelle, la double faculté du bémol simple, c’est-à-dire que si ce dernier baisse la note d’un demi-ton mineur le double bémol la baisse de deux demi-tons. Lorsque la note est déjà simplement bémolisée, le double bémol ne la baisse que d’un seul demi-ton mineur. Enfin, les bémols posés à la clef d’un morceau conservent pendant toute sa durée leur qualité diminutive des sons naturels ; tandis que, posés seulement devant une note, et par accident, ils n’ont de valeur que pendant toute la durée de la mesure dans laquelle ils sont employés.
Les tons bémolisés ont une sonorité bien moins brillante, surtout dans les instruments à archet, que les tons naturels et diésés. Aussi les compositeurs les emploient-ils de préférence dans certains morceaux d’une expression calme et religieuse. Cependant la musique militaire, si éclatante et d’un effet souvent électrique, s’écrit presque toujours et brille davantage dans les tons bémolisés.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
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