Beau Dunois (Le)
Opérette en un acte, paroles de MM. Chivot et Duru, musique de M. Charles Lecocq ; représentée au théâtre des Variétés le 13 avril 1870. Les fables gracieuses et poétiques de la mythologie ne suffisaient pas à l’appétit destructeur de nos faiseurs de pièces. La chevalerie devait avoir son tour, dussent nos gloires nationales s’amoindrir et se ternir ; La Hire se transformer en Jocrisse, La Trémouille en Cassandre, Dunois en Cadet-Roussel ! Après Orphée aux enfers, le Sire de Franboisy ; après le Sire, Croquefer ou le Dernier des paladins ; après Croquefer, les Chevaliers de la Table ronde ; après les Chevaliers, les Jeanne d’Arc, les Dunois ; et après toute cette suite de grands noms et de grandes choses, changés en pitres burlesques et en sarabandes grossières, l’étranger envahit notre sol ; on a vu alors par qui les Jeanne d’Arc et les Dunois ont été remplacés. L’ennemi s’est retiré en gardant deux de nos provinces et en nous emportant cinq milliard. Dans la pièce jouée en 1870, trois mois avant la guerre, le brave La Hire contracte mariage, mais jure de ne le consommer qu’après avoir chassé les Anglais de Montargis. La Tremouille et Xaintrailles sont les témoins de son serment. Il confie la garde de sa femme à Dunois, qui abuse de la confiance de son ami pour faire sa cour. Il est accueilli ; et La Hire, revenant sans avoir expulsé les Anglais, est trop heureux de voir son mariage cassé par le roi. En acceptant de pareils livrets, en les sollicitant même avec empressement, les compositeurs n’apprécient pas le tort qu’ils se font à eux-mêmes ; à moins qu’ils ne recherchent le succès que par le scandale, l’excentricité et la drôlerie des situations, la flagornerie des instincts d’un certain public ; en ce cas, il n’y a rien à leur dire, il n’y a qu’à les plaindre ; mais mieux vaut encore les avertir. M. Charles Lecocq a du talent et il gaspille sur des pièces ridicules et absolument mauvaises, dont le moindre inconvénient est celui d’entraîner la chute et l’oubli de ses partitions. Cet inconvénient a cependant son importance ; car la musique de M. Lecocq est bien faite, mélodique, spirituelle, écrite avec une rare facilité. Je citerai, dans la partition du Beau Dunois, les couplets du rire, la chanson O mon Lubin ! les couplets de La Hire : Ami, je te la confie, et un trio. Chanté ou plutôt joué par Dupuis, Kopp, Léonce, Mlles Aimée et Lucy Abel.
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