Be-bop ou re-bop ou bop
Onomatopée, dérivés d’une figure de batterie, qui désigne un style jazzistique né vers 1944 à New York.
Le be-bop fut élaboré par un groupe de jeunes musiciens qui se réunissaient au Minton’s de Harlem après leur travail régulier : Charlie Christian, Thelonious Monk, Benny Harris, Kenny Clarke et Joe Guy, entre autres. ces chercheurs estimaient que la musique pratiquée alors avait été exploitée jusqu’à pratiquée alors avait été exploitée jusqu’à la limite de ses possibilités et que les solistes tournaient en rond à l’intérieur des mêmes formules. La technique, la virtuosité et l’invention des maîtres de l’époque (Louis Armstrong, Art Tatum, Coleman Hawkins, Benny Goodman, Lionel Hampton, Sid catlett) atteignaient une telle perfection qu’il semblait impossible de faire mieux dans la même direction. Parallèlement aux séances du Minton’s, le jazz prenait, dès 1942, une tournure neuve dans les cabarets de la 52ème Rue où se développait le goût des excentricités, des exercices de vélocité, des nouveautés harmoniques. De plus, beaucoup de musiciens cherchaient à réagir contre l’envahissement de leur art par les rengaines commerciales et les airs à succès.
Le be-bop diffère des styles qui l’ont précédé par l’abandon de la continuité rythmique et l’élargissement des bases harmoniques. La section rythmique, en effet, n’assure plus le battement des quatre temps pour relancer l’inspiration du soliste. Seul, le bassiste continue d’assurer le tempo. Quant à la guitare, elle disparaît des sections rythmiques, qui accompagnent parfois d’instruments de percussion (conga et bongos) d’origine cubaine. Harmoniquement, surgissent des gammes par tons, qui agrandissent la tonalité, et des accords de passage. Les mélodies, souvent issues de figures jouées par les batteurs, sont des thèmes-riffs où apparaissent des sauts brusques, des dissonances et des effets de chromatisme. Paraphrasés et interprétés par les boppers, des thèmes anciens, tel How high the moon, transformé en Ornithology, deviennent méconnaissables. Le be-bop n’eut pas pour seule cause l’implacable nécessité du renouvellement du langage musical. Le peuple noir, plus citadin qu’autrefois, ayant acquis un niveau social plus élevé, une culture musicale plus scolaire, la dignité de soldat à part entière, désirait - plus ou moins consciemment - oublier un passé jugé infamant, indissociable des blues et du dixieland. La naissance du be-bop détermina une évolution irréversible de la musique de jazz. elle fut jugée nuisible par quelques critiques, Hugues Panassié notamment, qui refusèrent au be-bop d’être encore du jazz. En fait, l’avenir prouva que les découvertes rythmiques, mélodiques et harmoniques du be-bop s’intégraient parfaitement dans l’évolution de la musique négro-américaine.
Charlie Parker et Dizzy Gillespie furent les chefs de file du be-bop. Autour d’eux, un grand nombre de remarquables solistes sont contribué à former une école qui porta souvent le jazz vers ses sommets. Parmi ces musiciens, citons : pour les tGhee, Kenny Dorham, Miles Davis, Red Rodney, et Sonny Berman ; pour les trombones, J.J. Johnson ; pour les saxophonistes, Sonny Stitt, Lou Donaldson, Sahib Shibab, Allen Eager, Leo Parker ; pour les pianistes, thelonious Monk, Bud Powell, Al Haig, Georges Wallington, Duke Jordan, Tadd Dameron, John Lewis ; pour les batteurs, Kenny Clarke, Max Roach, Art Blakey ; et pour les arrangeurs Walter Fuller, Tadd Dameron, John Lewis, George Russel. Les principales formations régulières de la période be-bop furent le quintette de Charlie Parker et le grand orchestre de Dizzy Gillespie. C’est dans les cabarets de la 52ème Rue, à New York, en 1946, que le be-bop fut à son apogée. Il détermina même une mode vestimentaire : béret basque, lunettes à monture épaisse et barbiche. Il donna ensuite naissance aux principaux mouvements des années 50 : cool et hard bop.
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