Barnum (Phinéas-Taylor)
Entrepreneur de spectacle
Homme de spectacle, célèbre puffiste américain, né à Béthel (Connecticut) le 5 juillet 1810, mort à Philadelphie le 8 avril 1891. Entrepreneur de spectacles américain et fondateur du cirque Barnum.
Il a laissé une immense fortune, cas sa veuve hérite d’un somme de 100 000 dollars, à laquelle il faut ajouter un revenu annuel de 200 000 fr et ses enfants, petits-enfants, ainsi que différentes œuvres de charité se partagent des propriétés estimées à plus de 23 millions.
Les débuts de Barnum avaient été cependant des plus modestes. Fils de cabaretier, il commença par servir dans la taverne de son père, et, devenu jeune homme, se fit valet de ferme. Plus tard on le retrouve tour à tour épicier, mercier, colporteur, etc. Entre temps, il fonda même à Danbury un journal intitulé le Héraut de la Liberté. Mais aucun de ces métiers ne lui concernait et il chercha sa voie jusqu’au jour où il fit sa première exhibition.
Le phénomène qu’il montra d’abord au public fut une vieille négresse, nommée Joïce Heth. En réalité, elle n’avait d’extraordinaire que les caractères à elle attribués par Barnum lui-même. Il lui donnait l’âge respectable de cent soixante et un ans, et prétendait qu’elle avait été la nourrice de Washington. A l’appui de son dire, il lui faisait raconter que le « cher petit Georges » une foule d’anecdotes et de souvenirs. Les unes étaient touchantes et les autres curieux, mais ils n’avaient qu’une seule et même origine : l’imagination fertile de Barnum. Tous les Américains voulurent voir la vieille négresse, y prirent le plus grand plaisir, car ils étaient convaincus qu’ils avaient sous les yeux celle dont le « Fondateur de la Liberté » avait sucé le lait, et commencèrent ainsi à faire fortune de leur hardi compatriote. Joïce Heth, qu’il avait acheté 1000 dollars, lui rapporta des sommes considérables.
On peut dire que toute la vie et toute la méthode de Barnum se trouvent résumées dans cette première exhibition. Si en effet, il montra parfois des phénomènes authentiques, son principal souci fut toujours et uniquement d’intéresser le public, dût-il, pour arriver à ce résultat, employer des moyens artificiels. Il ne s’en cachait pas d’ailleurs, et disait, non sans une certaine profondeur de pensée : « Les hommes aiment qu’on les excite à croire pendant un instant des choses qu’ils savent parfaitement être fausses, - et je suis là pour cela. » Un nègre musicien, annoncé aux Américains avec les promesses les plus alléchantes, reste introuvable au moment de la représentation ; Barnum ne s’embarrasse pas pour si peu : il se noircit la figure et mes mains, et, le rideau levé, fait le nègre en chantant tout ce qui lui passe par la tête… Il est couvert d’applaudissements. Il annonce qu’il fera voir au public les chutes du Niagara, et il les lui fait voir en effet ; seulement au lieu d’employer à l’entretien de ses cataractes plusieurs millions d’hectolitres d’eau, comme il le prétend, quelques barils lui suffisent journellement, grâce à de puissants instruments d’optique. Il promène dans les deux mondes un nain resté célèbre sous le nom de « Tom Pouce ». On se bat pour le voir, et la minuscule créature aurait bien mérité un pareil empressement… si elle avait eu réellement l’âge que lui donnait Barnum ; mais l’audacieux « manager » lui attribuait onze ans quand elle en vait cinq, quinze quand elle en eut sept, etc. On trouverait cent histoires du même dans toute sa longue carrière.
Un autre trait distinctif de son ingénieux esprit était de trouver immédiatement l’artifice d’annonce propre à attirer les clients. Parfois un rien suffisait pour obtenir ce résultat tant désiré, mais encore fallait-il y songer. En veut-on un exemple ? Un autre nègre musicien obtint, une année, comme violoniste, une récompense au Conservatoire de Paris, Barnum l’engage aussitôt, par cablogramme, à raison de 40 000 dollars pour une saison. Son artiste arrivé à New-York, l’exhibitionniste couvre les murailles de la ville d’affiches représentant, sans légende, un nègre jouant du violon. Les Américains viennent au cirque de Barnum, mais sans empressement. Le manager ordonne à ses colleurs d’affiches de placarder le nègre tête en bas…et, le soir, même, la foule se ruait vers l’établissement où, pensait-elle, on allait lui montrer un lauréat du Conservatoire de Paris jouant du violon en équilibre sur son occiput.
Il faut citer à l’actif de Barnum son extrême générosité. En édifiant sa colossale fortune, il faisait aussi avec plaisir celle de ses collaborateurs. C’est ainsi que le père de Tom Pouce, après avoir richement établi son fils, reçut pour sa part 150 000 francs. C’est ainsi encore que la célèbre cantatrice suédoise Jenny Lind, qui l’accompagna une année, après avoir été traitée au cours de son engagement chez Barnum avec le luxe d’une princesse orientale, toucha comme prix de tournée 883 430 francs.
L’entreprenant Américain avait parfois des hardiesses de conception qui pourraient étonner chez un autre homme que lui. A quatre-vingt ans, ses monstres, son immense matériel enfin, et transporta le tout à Londres. Un soit, pendant une représentation à l’Olympia, le prince de Galles, toujours joyeux, lui dit en riant : - Eh bien, monsieur Barnum, n’avez-vous pas envie d’engager les Horse Grards pour les promener en Amérique ? – Pas du tout, répondit le vieux manager, les Horse Guards ne deraient pas le sou. Mais ajouta-t-il sérieusement, je payerais une fameuse somme pour pouvoir faire une tournée avec votre Altesse Royale ! »
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