Ballade

Nom féminin tiré de l’ancien verbe n. baller qui signifie danser. A l’origine, chanson à danser, très simple, répandue depuis l’époque des troubadours et caractérisée par la présence d’un refrain, vraisemblablement chanté en chœur. La ballata italienne de la Renaissance et les ballads et roundelays mentionnés en Angleterre dès 1326 étaient sans nul doute importés de France. En 1350, on enseignait aux enfants de la Sainte- Chapelle, pour le service du roi, des Ballades et motets. Les œuvres de Guillaume de Machaut (XIV° siècle) contiennent environ 80 Ballades et « chansons baladées » avec refrains, notées. A peu près abandonné en France ou détourné de son sens musical, le titre de Ballade s’est conservé dans la langue anglaise comme équivalent du mot chanson, dans toutes ses acceptions ; il désigne principalement de petites pièces populaires, susceptibles de recevoir indéfiniment de nouveaux couplets, et desquelles on forme de petits ouvrages scéniques, les ballad-opéras-comique en vaudevilles. Le répertoire ancien de la B. anglaise comprenait de charmante mélodies ; aujourd’hui décrié, le nom ne s’applique plus qu’à des productions de bas étage. Au contraire, en Allemagne à l’époque romantique, il s’est rehaussé jusqu’à désigner des poèmes narratifs de genre légendaire ou fantastique, divisés en plusieurs stances et composés avec accompagnement instrumental. Les Ballades de Burger, Schiller, Goethe, Uhland, mises en musique par Schubert, Schumann, Carl Loewe, atteignent parfois les proportions de la cantate. Des morceaux de ce genre ont été introduits dans desopéras ; on doit citer, comme ayant joui de la plus grande popularité, la Ballade de La Dame blanche, de Boïeldieu (1825), et celle du roi de Thulé, dans le Faust de Gounod (1859). Le même titre a été donné à des pièces instrumentales de forme libre, de style pathétique et de dimensions souvent considérables, Chopin a laisse 4 Ballades pour le piano, op. 23, 38, 47 et 52. On en connaît autant de Brahm, op. 10, et une de G. Fauré, avec orchestre, op. 19 (1881).
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926

Chanson ou espèce d’ode à plusieurs couplets ou strophes, que l’on chante ordinairement, mais qui sert aussi quelquefois d’air de danse, comme les vaudevilles. Il y a des ballades très-anciennes, qui sont fameuses et méritent de l’être par leur simplicité, la naïveté et le pittoresque des pensées. Telle est la ballade des deux enfants dans les bois.
On sait quel succès a obtenu en Allemagne, la ravissante ballade Léonore, par Burger.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

Par rapport à la danse, ce mot indique une chanson dont l’air s’applique facilement à une danse et à ses pas. C’est, suivant l’ancien dicton, une chanson à baller. De nos jours le véritable sens du mot n’est qu’une pièce de vers composée en stances égales et suivie d’un envoi de vers de peu de valeur. Toutes les stances ont le même refrain dont l’envoi est le but.
Dictionnaire de la Danse ; G. Desrat Librairies-Imprimeries réunies, 1895


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