Balint (Groupe Balint)

Une définition du groupe Balint a été formulée lors du Congrès International Balint à Bruxelles en 1974 :
« Groupe de médecins se réunissant régulièrement pour examiner larelation médecin-malade à travers l’exposé d’un cas. Ce travail s’appuie sur les données de la psychologie de l’inconscient. La verbalisation des problématiques extra-professionnelles n’est pas posée comme but. Ces groupes sont animés par un ou des leaders psychanalystes formés à cette méthode. Ces groupes peuvent être étendus à des personnes non-médecins ayant des responsabilités thérapeutiques. »

Déroulement
Il s’agit d’un groupe de soignants (idéalement une dizaine) qui se réunit de manière régulière (toutes les deux à quatre semaines) pour un travail de réflexion et de formation à la relation soignant-soigné. Il peut s’agir de groupes professionnels homogènes (groupe de médecins, de spécialistes, d’infirmières, etc.) ou pluridisciplinaires. A chaque séance, un des participants expose un cas clinique posant un problème relationnel issu de sa pratique, spontanément, sans notes. Les autres participants interviennent par rapport à la situation présentée par associations d’idées, questions, partage des expériences professionnelles… La cohésion du groupe et son efficacité nécessite une liberté de parole et le respect de chacun. Les échanges sont doublement confidentiels : les noms de famille ne sont pas donnés et ce qui est dit dans le groupe ne peut pas être divulgué à l’extérieur. Les participants sont invités à s’engager dans la durée, condition pour qu’un tel travail de groupe fonctionne de manière optimale. Ce travail repose sur la prise en compte de l’inconscient, d’où l’importance de l’évocation libre de l’histoire clinique et des associations d’idées, pour favoriser l’apparition d’images, de souvenirs, d’émotions, de fantasmes, autant chez le présentateur du cas que chez les autres participants. Le groupe va chercher à mettre en évidence les dimensions inconscientes présentes dans la demande du patient, dans les réactions du médecin et dans leur relation (projections, identifications, transferts et contre-transferts…).

Objectifs
Ils sont clairement expliqués par Charles Brisset : « Le but poursuivi est d’aboutir à une psychothérapie professionnelle du médecin. C’est le terme que j’ai toujours employé et il est celui de tous ceux qui ont écrit sur Balint. Il s’agit (…) d’apprendre le non-savoir, de soigner le médecin de sa maladie professionnelle, qui est la science considérée non seulement comme une technologie, mais comme une idéologie limitée aux sciences expérimentales. Naturellement, il ne s’agit pas de nier la science, encore moins de la renier, mais de l’intérioriser comme un modèle assoupli, de manière à laisser fonctionner en même temps l’autre modèle de la médecine, le modèle primitif et éternel aussi, celui de la reconnaissance interhumaine. Il faut donc que la méthode choisie pour aboutir à cette psychothérapie professionnelle soit capable de laisser intactes chez le médecin sa vocation spécifique et ses acquisitions techniques, et tout à la fois de faire revivre en lui et même de développer les capacités préalables à sa formation universitaire et hospitalière, c’est-à-dire ses capacités d’émoi, la souplesse des identifications et des investissements de la jeunesse, l’ouverture de sa propre culture et sa propre idéologie, enfin cette « réformation » doit être capable de lui fournir de nouvelles orientations pour la sublimation. Vaste programme, que Balint a généralement résumé dans sa célèbre formule : modification limitée, quoique considérable de la personnalité du médecin. » Les pratiques professionnelles d’un soignant ne peuvent être dissociées de sa personnalité prise dans sa globalité. Toutefois le travail Balint porte sur ce qui est de l’ordre de l’identité professionnelle, sur le soignant engagé dans son activité. Ce qui est du domaine extra- professionnel ou « privé » n’est pas l’objet du travail d’un tel groupe de formation mais celui d’un travail personnel (individuel ou en groupe). Quand des éléments de la vie privée des participants apparaissent au cours du travail, cet aspect n’est pas exploré plus avant dans le groupe Balint, laissant à chacun la possibilité de poursuivre par lui-même cette réflexion.
Le but de Michael Balint en créant ces groupes est d’ « apprendre aux médecins généralistes à écouter leurs malades »

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