Baccani Attilio

Peintre italien en 1920

Né à Rome en 1820. Auteur des portraits (John Montiroli, Rome, Accademia di San Luca), des sujets historiques et des scènes de genre. Attilio Baccani a vécu 1859-1882 à Londres, et expose en permanence à la Royal Academy (Dante à Florence, 1861; Le Rebecca italien 1871; Venetian Lady, 1879). Baccani en 1882 a déménagé à Paris, où il avait déjà envoyé au Salon de 1880 « La Nymphe endormie » ; puis il a participé à l'Exposition universelle de 1889 avec « Les fleurs ». Attilio Baccani de retour à Londres en 1888, a participé à l'exposition italienne présentant trois portraits.

Par quel fâcheux contre-temps cet artiste distingué, né pourtant à Rome, ne figure-t-il pas à la section de son pays natal? En serait-il en Italie comme en France ; les absents auraient-ils encore tort? et faudrait-il toujours être présent, et lutter pied à pied même pour conquérir quelques misérables centimètres de terrain à une exhibition de peinture? Ah! en vérité, je crains pour M. Baccani que ce soit là le vrai motif de sa regrettable absence; car, devenu à Londres un peintre famé et légitimement en renom pour ses beaux portraits ou il n'aura eu le temps de rien présenter ou la commission internationale et italienne aura jugé, comme le jury français qu'il n'y avait point trop de place pour elle et pour les siens.

Que voulez-vous? c'est le coeur humain, et cela sera toujours ainsi tant que durera le monde. Mais quel que soit le motif de cette regrettable absence, il est du devoir de ma conscience, à moi reporter libre et indépendant de tout joug et de tout compromis gênant avec qui que ce soit, même avec les talents qui me passent sous la plume, il est de mon devoir, et il me plaît de réintégrer cet artiste dans sa section natale, parce que j'ai remarqué en lui un grand sentiment poétique, une originalité élevée et digne de faire honneur à l'Italie , dont j'aime le brillant réveil dû à Garibaldi, à de Cavour et aux grands triumvirs de celte république luttant pour la conquête de ses libertés et de ses droits et pour son réveil artistique dû surtout à la loyauté du galantuomo feu Victor-Emmanuel, dont le fils et successeur saura continuer l'honnête et républicaine politique.

En effet, il n'y a pas lieu de s'étonner qu'à propos d'une question d'art national on soit forcé de remonter aux causes politiques; et savez-vous pourquoi? C'est que l'art marche de front avec la science et les lettres, et par conséquent avec la politique et les lumières de l’Eta; parce que l'art est dispensateur de la gloire d'un siècle, et a même le premier pas sur la politique et les gouvernements. Ah ! les Périclès, les Léon X , les François Ier , les Louis XIV et les grands ministres savaient rendre cette justice et cet hommage à la vérité: que l'art sera toujours le groupe n°1 de toutes les manifestations de la pensée imagée ou mise en relief et animée par la plastique, le pinceau, l'ébauchoir et le ciseau, à la condition toutefois de s'élever au-dessus de l'imitation pure et simple, et de mériter véritablement la gloire de son nom; c'est pourquoi nous voyons les nations lutter avec acharnement dans cette belle guerre scientifique, artistique et littéraire, où sont engagés tous les intérêts des civilisations.
Et c'est pourquoi tant que je verrai un artiste capable de faire honneur à sa nationalité, refuser le combat où être victime des coteries qui l'éliminent, eh bien, je m'efforcerai de lui rendre justice quand même. Et c'est pour moi une des missions les plus sérieuses de ce mémorial que je n'ai point commencé d'hier et qui, je l'espère, ne finira pas demain.

Or, M. Attilio Baccani honore l*art italien et par conséquent son pays natal, tout autant que MM. de Nittis et Pasini; et si son nom est moins bruyant, son beau talent, apprécié à Londres par les hautes sommités et les connaisseurs, aurait dû avoir place sur la cymaise de sa section ; et je suis forcé , pour le prouver, de renvoyer le lecteur à l'Annuaire 1877, où il trouvera la notice de cet artiste distingué.

Dictionnaire-Véron. Mémorial de l’art et des artistes de notre temps. Th. Véron,  Tome III, 1878 Paris M. Bazin


 

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