Babillage mixte
Peu à peu, les sons du babillage prennent la forme de ceux de la langue apprise. « [L’enfant] choisit et privilégie certaines routines de production qui serviront quand il s’agira de programmer des mots. » (de Boysson-Bardies, 1999).
Le stade le l’allongement final apparaît vers 12, 13 mois. Ce stade est propre au français, puisqu’il marque le phénomène rythmique d’allongement de la dernière syllabe spécifique à cette langue.
L’étude de Konopczynski (1990) porte sur l’analyse de la durée des syllabes dans la production de petits français âgés de 8 à 24 mois. L’auteur montre que le rapport de la durée de la syllabe finale sur la durée d’une syllabe non finale s’élève à 1,2 à 10 mois, à 1,4 à 14 mois et à 1,6 à 16 mois. Il est alors similaire à ce qui est relevé chez des locuteurs français adultes dans des énoncés neutres. Konopczynski précise enfin qu’il ne faut pas pour autant conclure qu’il existe une organisation linguistique du discours enfantin à cet âge mais que, par contre, ce discours est organisé rythmiquement et cette "mini-organisation" est une ébauche d’organisation linguistique.
Entre 10 et 18 mois, les auteurs parlent de babillage mixte. En effet, les premiers mots apparaissent et coexistent avec le babillage. Ce n’est qu’à partir du 12ème mois que les sons entendus par l’enfant puis reproduits vont acquérir une véritable représentation au niveau des mots (Locke, 1986). Ces premiers mots sont marqués par les préférences phonétiques de l’enfant lors de son babil.
Peu à peu, les productions de l’enfant ne vont refléter que l’ensemble des phonèmes de sa langue maternelle.
Johanna BOUILLET, Marie PEDRON
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