Babillage canonique
Les auteurs le décrivent habituellement entre l’âge de 5 et 10 mois. Selon Oller (1986), « le babil se caractérise par la production de syllabes conformes aux langues naturelles ». Le babillage canonique a lieu quand l’enfant produit « un assemblage articulatoire qui se compose d’un "noyau d’énergie", le son vocalique, et d’au moins "une marge", le son consonantique qui possède les caractéristiques temporelles de la langue-cible. ».
Comme le décrit Boysson-Bardies (1996), le babillage, lors de cette période, serait redupliqué ([mamama ; papapa]), formant une chaîne de syllabes identiques, pour ensuite se diversifier : soit par le changement d’une consonne, soit par celui d’une voyelle soit par les deux ([patata ; tokaba]).
De plus, l’enfant introduit des sons constrictifs et d’autres voyelles. Les séquences de babil sont plus longues. Pour différents auteurs, les caractéristiques prosodiques (mélodiques et rythmiques) de la langue maternelle se mettraient en place entre 6 et 8 mois.
Selon Konopczynski (1990), le rythme n’est pas encore régulier vers 6, 7 mois, et les énoncés ne présentent pas de structuration temporelle particulière.
Cependant, les caractères spécifiques prosodiques à la langue environnementale commencent à être acquis dès 6 mois. L’émergence de l’espace vocalique se situerait autour de 10 mois. Vers le 12ème mois, le rythme phonologique commence progressivement à être acquis.
Ce n’est qu’entre 11 et 13 mois que "la totalité des productions de l’enfant ne reflète que l’ensemble des phonèmes de la langue à laquelle [l’enfant] est exposé" (Rondal, Séron, 1999).
Johanna BOUILLET, Marie PEDRON
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