Andry Félix

Né à Paris en 1808, docteur en 1835 (20 août), M. Félix Andry, sous le pseudonyme de Prosper Viro, a fait appel au Dieu de la poésie pour défendre la théorie de Bouillaud sur le rhumatisme articulaire aigue. La cause demandait un avocat mieux inspiré. On ne lit plus l’Epître à M. Requin, D. M. P., sur le rhumatisme articulaire aigu, par le Docteur Prosper Viro. Paris, 1838 ; in-8° de 31 pages. Cette Epitre, sans aucune valeur poétique, contient :
1° Un mot au public (27 vers) ; 2° A M. Requin, lettre d’envoi (33 vers) ; 3° Epître (496 vers). Qu’on ne s’étonne pas de voir Requin mis ici principalement en cause, car c’était lui qui, avec Genest et Sestier, publiait alors les Leçons de clinique médicale de Chomel, ouvrage dans lequel les vues de l’illustre Bouillaud sont assez malmenées.
Nous connaissons encore du Docteur Andry un poème intitulé : Un touriste en Algérie ; plus de deux mille cinq cents vers pour parcourir le chemin qui conduit de Paris à Alger. Ce récit, semé d’incidents et d’épisodes, forme une lecture attrayante :

Voyager, courir la montagne,
Gravir les rocs, fendre les eaux,
Gambader par monts et par vaux,
Quand la gaieté nous accompagne,
Quelle source de longs plaisirs !
Quel bonheur digne qu’on l’envie !
Doux passe-temps, féconds loisirs,
Qui sèment par avance, au gré de nos désirs,
D’impérissables fleurs le déclin de la vie !
L’auteur paraît se donner tous les ans cette douce jouissance :
Pour ma part, j’ai plus d’une fois
Savouré cette douce ivresse

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J’ai vu Bade, les bords du Rhin
Et les glaciers de l’Helvétie.

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Et le bâton en main, au sein des Pyrénées,
Escaladé d’un pied hardi
La brèche de Roland et le Pic du Midi.

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Nous avons dirigé nos pas vers l’Italie…

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Sous nos regards alors, et je les vois encore,
Comme un rêve fascinateur,
Ont passé tout à tour ces villes que décore
Ou l’art, brillant linceul dont l’éclat les colore,
Ou des temps reculés le prestige enchanteur…

Nous recommandons au lecteur le fragment relatif aux beautés que les murs jaloux d’un harem cachent à tous les regards. On le trouvera dans la Gazette des Hôpitaux, n° du 2 septembre 1845 (feuilleton). On ne lira pas sans plaisir, non plus, l’esquisse biographique que Prosper Viro a consacrée aux célèbres charges et bustes de Dantan jeune (1865, in-8° de 112 pages).

Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants.
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874

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