Aponévrosite plantaire moyenne d’insertion chez les danseurs, circassiens, musiciens (fanfares)
Qu'est-ce qu'aponévrosite plantaire, sa physiopathologie ?
L’aponévrosite plantaire est l’inflammation de l’aponévrose plantaire, elle est connue également sous une autre appelation : la fasciite plantaire. Le premier signe est la douleur. Il s’agit d’une affection fréquente dans les activités nécessitant des impulsions ou des sauts, comme on le retrouve en danse, mais aussi au cirque, dans les activités de marche et de course à pied.
L’aponévrosite plantaire recouvre plusieurs formes cliniques selon le siège du trouble sur cette aponévrose
- localisé à son attache calcanéenne, il s’agit de l’aponévrosite plantaire moyenne d’insertion que nous décrivons ci-dessous, qui est une entésopathie
- plus diffuse, il s’agit de la myoaponévrosite plantaire qui intéresse l’aponévrose plantaire avec une participation musculaire et qui est nommée également fasciite plantaire
- aiguë, correspondant à la rupture de l’aponévrose plantaire
Cette affection a été décrite pour la première fois par Wood en 1812, qui émettait l’hypothèse erronée d’une infection comme cause de la maladie. L’aponévrosite ou fasciite est la cause la plus commune de douleur au niveau du talon. Elle représente 11 à 15 % de tous les symptômes du pied exigeant une prise en charge médicale.
L’aponévrosite plantaire représente pour Lamata 58% de la pathologie du pied chez les danseurs. Le plus souvent on va trouver un trouble de la statique du pied.
Qu’est que c’est que l’aponévrosite plantaire moyenne d’insertion ?
C’est une inflammation de l’aponévrose à sa jonction avec l’os du talon, c’est une enthésopathie sous-calcanéenne responsable d’une douleur d’insertion située sur le talon. Le mécanisme est similaire aux tendinopathies telle que les épicondylites au membre supérieur. Cette affection survient dans le cadre de syndrome de surmenage (d’hypersollicitation), de microtraumatismes répétés qui entraînent des microdéchirures de l’aponévrose au niveau de son insertion.
Qu’elle est l’anatomie de cette aponévrose plantaire ?
Le fascia profond plantaire comprend 3 faisceaux longitudinaux de tissu conjonctif dense. Un faisceau central, épais et résistant, l’aponévrose plantaire moyenne. Et deux faisceaux : un médial (ou interne) qui recouvre l’adducteur du gros orteil, un faisceau latéral (ou externe). Ces deux faisceaux aponévrotiques sont plus minces.
Cette aponévrose plantaire moyenne se présente sous une forme triangulaire dont le sommet est postérieur et la base antérieure, c’est-à-dire qu’elle s’insère en arrière et à l’intérieur du pied sur le calcaneus (au niveau du talon) pour sa partie étroite et pour sa partie large vers l’avant du pied. Dans cette partie antérieure, l’aponévrose se subdivise en 5 bandelettes fibreuses sous-jacentes aux tendons fléchisseurs des orteils. Ces bandelettes se terminent en se fixant aux bords latéraux des gaines fibreuses digitales et aux os sésamoïdes du gros orteil.
Cette aponévrose est de nature fibreuse peu élastique. Elle assure lors de l’action de propulsion du triceps sural le rôle de transmission des forces. A la jonction de ces deux systèmes, la contrainte mécanique est maximale lorsqu’ils sont mis en mouvement notamment propulsif.
Cette aponévrose joue un rôle de protection de la face plantaire, assure la cohésion et le maintien des constituants du pied, elle joue un rôle de suspension et de soutien des arches longitudinales du pied, ainsi que d’amortissement au cours de l’appui, elle assure la transmission de l’action de propulsion. Ce système est particulièrement sollicité dans les pratiques de danse ; l’exigence motrice pour le membre inférieur explique nombre de technopathies en danse. Chaque technique expose à des pathologies propres, mais la plupart peuvent entraîner dans des conditions particulières des microtraumatismes répétées à l’excès un ensemble de risques pathologiques.
Quelle est la physiopathologie de l’aponévrosite plantaire ?
L’aponévrose plantaire sous-tend l’arche du pied. Lors de l’attaque du talon au sol, la partie proximale de l’aponévrose se verticalise, puis va s’horizontaliser dans la phase de propulsion provoquant une varisation de l’arrière-pied. L’aponévrose transmet la force de propulsion de l’arrière vers l’avant en stabilisant l’arrière-pied en varus. La zone de jonction entre l’aponévrose et le système suro-achilléen est soumis à de fortes contraintes. Cette configuration biomécanique explique le siège de la pathologie de l’aponévrose plantaire dans la zone d’insertion, en général avec l’insertion calcanéenne du faisceau moyen de l’aponévrose.
Durant un mouvement rapide de déplacement, les forces verticales engendrées peuvent atteindre deux à trois fois le poids du corps sur le talon. Le fascia plantaire et l’arche longitudinale du pied participent à l’absorption des chocs et se doivent d’absorber ce poids.
L’aponévrose est l’objet de tractions répétées au niveau de ses insertions. Si cette aponévrose s’étale en éventail sur la partie antérieure du pied et sur les orteils, ce qui a tendance à répartir les forces de pression, ce n’est pas le cas dans la zone postérieure de l’aponévrose où elle converge au talon (calcanéum) et c’est dans cette zone que vont s’exercer le plus les forces de traction, notamment lors des sauts, mais aussi dans certains types de pas.
L’excès de traction de la membrane arrache des fragments ostéopériostées sur lesquels elle s’accroche. Ces arrachements répétés sont à l’origine d’une saillie dénommée « épine » calcanéenne. Mais cette épine calcanéenne n’est pas à l’origine des douleurs.
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