Ampoule et phlyctène chez la danseuse

L’ampoule due au frottement du pied dans le chausson de la danseuse

L’ampoule est due au frottement du pied dans le chausson ; il s’agit d’une bulle cutanée douloureuse remplie de sérosité (phlyctène qui correspond à un décollement dermo-épidermique).

Les pieds de la danseuse sont particulièrement exposés aux traumatismes et aux microtraumatismes. La moindre de ces lésions est l’ampoule (cloque) ou phlyctène. Ces lésions sont fréquentes et banales, mais elles peuvent être une gêne sérieuse à la pratique de la danse.
L’ampoule survient du fait du conflit entre le pied et le chausson en relation avec les frottements incessants et les micropercussions qui se font lors de la pratique. Excès de frottement va provoquer la séparation de l’épiderme du derme par accumulation de sérosités.

Quels sont les signes cliniques d’une phlyctène ?

Classiquement on différencie l’ampoule fermée (vésicule rempliée de sérosité), de l’ampoule ouverte (la sérosité s’écoule). La douleur et la gène sont les signes principaux. Ceux-ci peuvent s’exprimer de manière aiguë selon la localisation de l’ampoule, d’autant que ces ampoules surviennent dans les zones d’appuis principaux, orteils sur pointes par exemple.
Le diagnostic ne pose pas de problème particulier et les danseurs qui s’engagent dans cette pratique sont malheureusement une fois ou l’autre confronté à ce trouble. La douleur en est le signe d’appel et le diagnostic visuel est évident.

Ampoules du danseur, stades évolutifs

Quel est le traitement d’une phlyctène ?

Devant une ampoule fermée, on peut être amené à la percer afin d’évacuer la sérosité, on peut la ponctionner à l’aide d’une aiguille stérile montée sur une seringue ou d’un matériel aseptique. L’application d’éosine séchera la lésion.
On utilisera ensuite pendant la phase de cicatrisation, des pansements hydrocolloïde type COMPEED, SecondSkin qui ont également une fonction antalgique.
Si l’activité est maintenue immédiatement, la danseuse pourra placer « un emplâtre autoadhésif qui préviendra le frottement ». On ne doit pas enlever l’épiderme qui recouvre l’ampoule. Cette peau constitue encore le meilleur pansement durant le processus de cicatrisation. Cependant, comme l’épiderme a été brisé, la barrière protectrice du derme est rompue et on doit prendre certaines précautions pour éviter les risques d’infection.

Quelle est la prévention des ampoules ?

Elle s’exerce à plusieurs niveaux :

  • D’une part devant des ampoules qui surviennent toujours sur la même zone anatomique, on doit rechercher un trouble postural.
  • D’autre part des mesures prophylactiques peuvent être prises :
    • Une pommade anti-échauffement type NOK peut permettre d’éviter la formation de phlyctènes.
    • Dès l’apparition d’un signe d’échauffement, avant ou au tout début de la formation de l’ampoule, l’application d’une pommade hydrocolloïde permettra de limiter le problème.

« Enfin, il est préférable d’éviter de mettre des chaussons trop neufs avant une compétition ou un spectacle afin d’éviter l’apparition d’un tel problème. Quand les pointes sont neuves, il est conseillé de les mettre en alternance avec une paire de chaussons plus ancienne, les zones de frottements seront généralement plus souples. Un chausson mal adapté ou un chausson mal préparé va favoriser l’apparition de phlyctènes qui peuvent apparaître très rapidement.
La préparation du pied de la danseuse est l’objet de soins minutieux ; de nombreuses recettes, rituels, astuces circulent entre les danseurs et sont appliqués. Certaines utilisent des dispositifs visant à espacer les orteils, d’autres encore enveloppent leurs orteils de sparadrap, ou d’autres matériaux, mais il n’y a pas eu de véritables évaluations de l’ensemble des moyens qui sont utilisés.

Il a été conseillé :

  • L’utilisation d’embout siliconé, mais il a l’inconvénient en dehors de leur coût de ne pas favoriser l’évacuation de la transpiration. Il permet de réduire le frottement des orteils sur la « boîte » de la pointe.
  • Embout en tissu et en mousse, à l’inverse absorbe l’humidité et vieillit rapidement.
  • Ecarteurs d’orteils, mais son utilisation est discutée
  • Coton cardé dans le fond des pointes, si le but est d’améliorer le confort, il se tasse très rapidement.

Autant de pied que de danseuses : l’ensemble des moyens de protections et de prévention doit faire l’objet d’une réflexion et de conseils d’un thérapeute qui a l’habitude de suivre les danseurs.
La douleur parfois permanente ou itérative représente une épine irritative qui nuit à la performance dans sa globalité. Il est difficile de s’exprimer lorsque la douleur vous envahit et que vous faites également tout pour la minimiser. Ainsi, même les plus petites lésions doivent être prises en compte sérieusement par l’équipe de thérapeutes en charge des danseuses.

On est étonné qu’il n’y ait pas plus de recherches au niveau des institutions publiques qui engagent des danseurs et danseuses, celles-ci pourraient profiter aux centaines de milliers de pratiquants amateurs.

Rédacteur Docteur A.Arcier président fondateur de Médecine des arts®
Médecine des arts est une marque déposée®.Copyright médecine des arts©


 

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